vendredi 17 avril 2015

Moondog à travers le XXe siècle, conférence d'Amaury Cornut (Rennes, le 15/04/15)

A l'occasion de notre belle série consacrée au Mot et le reste que vous pouvez retrouver sur la page dédiée et du premier anniversaire de la sortie chez l'éditeur de la première biographie française de Moondog par Amaury Cornut - dont vous pourrez retrouver la chronique prochainement sur le blog - j'ai le très grand plaisir aujourd'hui de revenir sur la conférence donnée ce jour même par l'auteur dans le cadre de sa série intitulée Moondog à travers le XXe siècle présentée par Murailles Music. 


Rennes, le 4bis, 17 h 30. Amaury Cornut bondit littéralement et à pieds joints sur la scène de près d'un mètre de haut qui l'accueille aujourd'hui, inaugurant de façon passionnante et rythmée la 13e édition du Festival Roulement de Tambours qui se déroule jusqu'au 18 avril. Souriant et décontracté, le conférencier nous précise qu'il est possible d'intervenir au cours de la conférence, ce que ne manquera pas de faire Cécile, alias Lou, ma femme, qui m'accompagne, en rappelant à plusieurs reprises l'âge étonnamment et proportionnellement avancé de Moondog au regard de ses idées et expérimentations

D'entrée l'ambiance est bon enfant, les verres à prix libres, et Amaury, qui adapte à chaque fois sa playlist au lieu de sa conférence, avant d'évoquer « l'existence rennaise de Moondog » lors de son passage mouvementé aux Transmusicales de Rennes en 1988, ne manquera pas d'adresser plusieurs clins d'œil au parterre des organisateurs de l'événement parmi lesquels nous reconnaîtrons Jean-Louis Brossard. Créant dans le même temps un véritable échange avec le public qu'il interroge sur sa connaissance de Moondog, il introduit son propos par le très célèbre Bird's Lament avant d'annoncer qu'il suivra la chronologie en la connectant à des musiciens et thématiques, ce qui « permet de raconter beaucoup d'anecdotes » cadrées par des slides sur grand écran et accompagnées par près de quarante-cinq minutes de musique. 



De ses influences premières, de ses rapports à la musique concrète ou traditionnelle ainsi qu'à sa propre musique, en passant par le choix de vivre dans les rues, spécialement celles de New York, jusqu'à son voyage en Europe et à sa mort, Amaury Cornut présente et élabore avec gourmandise ce « millefeuille d'anecdotes qui vont construire la vie de Moondog ». Ce parti pris aussi riche que pertinent nous permet ainsi d'approcher de multiples aspects de la vie et de l'œuvre de Moondog, des jams à l'élaboration de ses compositions, interprétations, sonorités et instruments et même de son nom, sans oublier cette « facette mégalo brillante et touchante » qui caractérise l'ensemble. 

Il nous permet également de découvrir et de mesurer les difficiles conditions d'existence, ponctuées de déboires et coups de chance, de cet artiste aveugle qui, composant en permanence tout au long de sa vie, avait fait le choix de continuer à payer des copistes pour retranscrire son œuvre plutôt que de se payer un toit. Un artiste trop peu connu au regard de son œuvre, à la fois « trop savant pour les gens qui écoutent de la pop, trop pop pour les gens qui écoutent de la musique savante », ce qui explique peut-être qu'on n'en trouve étonnamment aucune référence dans Les Musiques Savantes Tome I et Tome II de Guillaume Kosmicki (qui peut-être saura davantage éclairer ce choix) et accentue l'importance du travail de recherche et de reconnaissance colossal réalisé autour de cette œuvre monumentale par Amaury Cornut. 



Avec à la fois passion, ambition et humilité, Amaury propose ainsi une conférence pleine d'intelligence et de sensibilité, où l'on se sent comme chez soi, entre amis, tutoyés par un conférencier tout à la fois accessible, sympathique et aguerri qui nous passe ses morceaux fétiches en mangeant des galettes Saint-Michel et qui, partageant ses anecdotes, drôles ou touchantes, nous confie avoir parfois « l'impression de raconter une blague de famille ». « Pas musicologue mais passionné », Amaury, après avoir sollicité un ami, nous fait néanmoins une démonstration chantée et réussie de ce rythme à cinq temps si caractéristique de la musique de Moondog. D'ailleurs, même considéré comme « compositeur pour compositeurs », Moondog « inspire par son aura, son charisme de créateur » plutôt que directement par sa musique, relativement peu reprise au regard de son étendue : « si s'inspirer de Moondog revenait à faire du Moondog, ce serait impossible ». 

Ainsi Amaury Cornut travaille-t-il depuis six ans sur cette « œuvre-monde » qui n'appartient à aucun genre. Au cours de ses recherches il a accumulé et continue d'accumuler les matériaux les plus divers et les plus inédits dont il nous présente ici un aperçu, comme cette photo « cramée, dégueulasse mais que vous ne verrez pas sur internet tous les jours » ou encore celle d'un « Moondog version 3.0 » habillé de pied et de cape, littéralement, coiffé d'un casque de Viking avant sa conquête de l'Europe et qu'il commente ainsi en souriant : « N'utilisez pas de photos de Moondog, ça pète toute la conférence ». 



« A la base je suis censé parler de Moondog et non de moi », ce à quoi j'espère remédier un peu ici — et puis un peu plus prochainement à l'occasion de la chronique du Moondog — au regard le mérite et le travail accompli. Par un juste retour des choses c'est peu dire que la répétition et la fascination qui marquent la vie et l'œuvre de Moondog se retrouvent chez ceux qui l'ont côtoyé, de près ou de loin, hier ou aujourd'hui. De l'histoire de cette étudiante qui lâcha tout pour se consacrer à lui à l'instar d'Amaury Cornut qui, parce que cela « ne pouvait se passer que comme ça », a effectué un formidable travail de retour aux sources par l'écoute intensive et les rencontres (« Moi, petit bonhomme de vingt ans, me retrouver avec ces moondoguiens, en train de prendre des notes comme un malade ! ») jusqu'à parvenir a faire venir Paul Jordan en France, lui qui avait fait venir Moondog à l'époque, faire se rencontrer pour la première fois les musiciens de Moondog Dominique Ponty et Stefan Lakatos, ou encore numériser « six kilos de partition » pour les numériser et les offrir à des écoles de musique. 

 Amaury, de son propre aveu, en plus d'être passionné, est prolixe et c'est tant mieux. Aussi les quarante-cinq minutes de musique présentes au programme seront-elles souvent interrompues, à son grand dam, ou pas : « C'est honteux mais quand même c'est sympa, d'autant que je respecte un peu le bonhomme comme vous avez pu le remarquer », ponctuant puis terminant sa conférence par une discographie, suivant le cheminement de son livre auquel l'événement fait écho sans s'y substituer tant les matériaux regroupés sont vastes et variées, qui s'étoffent au gré des inlassables, continuelles, obsessionnelles, recherches d'Amaury sur Moondog. Un artiste toujours plein de surprise qu'il est « génial de découvrir et de faire découvrir » et dans l'univers duquel « tout le monde peut entrer par un biais différent ». 



Communicatif par sa passion, son enthousiasme et son allant, Amaury Cornut nous offre ainsi une conférence équilibrée, faisant le pont entre ses propres recherches, celles de Moondog, la vie de celui-ci et son écoute. Une conférence vivante et complète, qui regorge de références à la vie, à la musique (de Moondog aux autres, de la théorie à l'histoire de la musique), à l'époque (qui s'étend donc à tout le XXe siècle), mais aussi à la littérature (avec notamment la Beat Generation). En plus de sa prestation, nous devons à Amaury la découverte de son album fétiche, A New Sound of an old instrument ou encore Organ Rounds, des extraits de ses premiers 78 tours et de sa symphonie celtique interrompue aux Transmusicales de Rennes. 



Pour toutes ces raisons nous tenons à remercier Amaury Cornut pour cette conférence et les autres, pour l'accueil et la dédicace, pour le travail accompli depuis six années consécutives, le partage de sa passion, de sa documentation, des partitions, pour son site de référence et son activité sur les réseaux, pour son livre dont je vous parlerai bientôt, pour la création du label Drone Sweet Drone Records avec Alexis Degrenier, percussionniste de Minisym, pour celle enfin du groupe Minisym « destiné à jouer la musique de Moondog » que nous retrouverons notamment près de Rennes le 10 juillet dans le cadre d'un autre festival, celui des Tombées de la Nuit. Un grand merci également au Mot et le Reste et à Murailles Music qui participent à la diffusion de ce travail remarquable. 



Les prochaines conférences, toujours changeantes, gratuites mais sur réservation, et auxquelles je vous invite très vivement à assister pour la forme comme pour le fond, se dérouleront le 16 avril à Rouen, le 17 à Creil, le 18 à Vincennes, le 30 à Lyon et le 23 mai à Challans.

Il ne me reste qu'à vous souhaiter ainsi qu'à Amaury bonnes conférences, bonnes écoutes et de bonnes lectures à tous en attendant de vous retrouver avec les Musiques savantes de Guillaume Kosmicki, toujours au Mot et le Reste, et auparavant, à mille lieues de là, avec la suite du cycle des Contrées intitulée les Barbares.
 

Crédit photo © Amaury Cornut, Le Mot et le Reste, Murailles Music & Eric Darsan

mercredi 1 avril 2015

Musiques savantes Tome I, Guillaume Kosmicki

Dans le cadre de notre belle série et de ce mois d'avril dédiés à la musique et plus particulièrement aux excellentes éditions Le Mot et le Reste, après le surprenant LP Collection, l'inépuisable Prog 100, l'imposant Rock progressif d'Aymeric Leroy, j'ai enfin le plaisir de vous présenter le premier tome des impressionnantes Musiques savantes de Guillaume Kosmicki. 


Sorti fin 2012, ce premier tome se présente à juste titre comme « une porte d'entrée solide » aux musiques dites savantes à travers la présentation de plus de soixante-dix œuvres et compositeurs répartis en cinq périodes, le tout très justement introduit et complété par un indispensable glossaire, un index des compositeurs, d'importantes bibliographie et webographie, ainsi qu'un appel à fréquenter les bibliothèques, disquaires et concerts. De Debussy au mur de Berlin, pour chacune des œuvres chroniquées, Guillaume Kosmicki présente tour à tour : la biographie, la formation et les influences du compositeur, les caractéristiques, la mise en œuvre et interprétations de ses compositions, la progression narrative et la succession instrumentale du morceau choisi. Sans jamais céder à l'anecdote, et parfois en termes très techniques, il permet ainsi au lecteur d'aborder les musiques savantes par différents biais et lectures — linéaire ou transversale, historique ou musicale – en fonction de ses connaissances et centres d'intérêt. 


« De l'écriture, tout découle », et notamment cette « exigence de recherche et de composition » caractéristique des musiques savantes ainsi que son appartenance historique à une élite et leur opposition à l'oralité de la culture populaire. A travers une longue introduction, Guillaume Kosmicki parvient à nous résumer l'évolution millénaire de cette « musica reservata » consacrée au XIXe par l'établissement de trois catégories — savantes, populaires et traditionnelles – subjectives et bouleversées au siècle suivant au gré des usages, de la technique, et surtout de l'Histoire et de sa marche vers la marchandisation. Une évolution menant à la prédominance du timbre dans la composition, « seul langage commun qui ressort véritablement des cent dernières années, toutes musiques confondues ».

Scott Joplin, Ragtimes (1899-1909)

A partir de cette progression l'auteur établit une autre distinction, plus pertinente selon lui, entre œuvres visionnaires et œuvres de synthèse qui définissent l'optique de leurs compositeurs. Cette approche lui permet également de rendre justice et hommage à des compositrices d'exception (parmi lesquelles Hildegarde de Bingen et Clara Schumann) longtemps dénigrées ou dépossédées de leurs œuvres même si, de fait et par la force des choses, il n'en figure aucune au sommaire de l'ouvrage. Et d'accorder une place de choix au jazz, de l'histoire passionnante de sa naissance et de Storyville à celle de grandes figures qui, de Scott Joplin à Miles Davis en passant par Thelonious Monk ont su, au « carrefour des musiques populaires, traditionnelles, populaires et savantes », faire de l'improvisation un élément clé de la composition.

Claude Debussy, Images I & II  (1905-1907)

Didactique, historique, proposant à la curiosité du lecteur, du mélomane, du musicien ou du compositeur, tout autant de réponses que de questions, Musiques savantes se révèle être une mine d'or pour qui s'intéresse au travail de composition. A la conception du génie qui, tel Bach, déclare « ça leur plaira plus tard » et se voit le plus souvent considéré « en avance sur son temps », Guillaume Kosmicki répond — conscient que cette position est aussi celle de notre époque — « Nous n'adhérons pas à ce type de définition, car tout artiste est forcément le fruit de son époque et de la société dans laquelle il s'inscrit (ou refuse de s'inscrire, ce qui revient au même) quand bien même il n'est pas compris immédiatement par le plus grand nombre » comme l'illustre la réception de l'incontournable Sacre du printemps de Stravinsky, choquant en 1913 et triomphant en 1914.

Stravinsky, Le Sacre du printemps, chorégraphie de Nijinsky, (1913)

Remarquable par son ambition, son érudition et sa rigueur, Musiques savantes l'est également par l'intérêt qu'il suscite et l'envie qu'il donne d'aller plus loin dans la découverte de ces musiques et de leur conception. Un intérêt qui dépasse le domaine strictement musical puisqu'il s'étend à tous les arts. De la musique (tonale, atonale, diatonale, microtonale, dodécaphonique, sérielle, ultra-sérielle, post-sérielle et spectrale) à la littérature (existentialisme, transcendantalisme, surréalisme, lettrisme et situationnisme), en passant par la peinture (expressionnisme, fauvisme, impressionnisme, pointillisme, cubisme, futurisme, purisme, constructivisme), jusqu'aux domaines philosophique et religieux (paganisme et panthéisme), qui tous font échos à l'effervescence et aux angoisses de cet âge des « ismes » (Communisme, nazisme, libéralisme), des idéologies et des extrêmes.

Satie, Parade (1917)

De 1882 à 1962, du « point de couture entre les siècles » au « pic de la tension », Guillaume Kosmicki compose avec tout autant de passion que de recul sur cette époque au terme de laquelle il faudra, après « un souffle de modernité avant la tempête » et ce « fol entre-deux-guerre », « composer avec l'horreur » et « reconstruire un monde » révolu avec elle. Un monde ethnocentré dont témoignent des œuvres essentiellement occidentales qui, même lorsqu'elles puisent leur influence dans l'histoire nationale ou dans d'autres cultures, ne s'étendent à celles-ci qu'après les avoir influencées, prémices à ce que l'on nomme déjà mondialisation. De l'individualisme bourgeois à la réaction, du romantisme à l'abstraction, des guerres mondiales à la découverte de la mécanique quantique et de l'« horreur planifiée » en passant par les crises économiques qui jalonnent le siècle, l'heure, entre rupture et modernité, est à plus que jamais à l'expérimentation.

Manuel de Falla, Les tréteaux de Maître Pierre (1923)

Entre les dissonances de Franz Liszt et les apparentes improvisations de César Franck, l'harmonie rompue laisse ainsi le champ libre à une musique parfois très dure au sein de laquelle règne non le chaos mais la dissonance. Beaucoup d'ailleurs font le frais de cette marche de l'histoire qui n'est autre que celle des idéologies nazie et communiste, qu'ils tentent de l'ignorer, d'y échapper, de la combattre ou d'y participer activement, ou de l'ignorer, tout simplement, à l'instar de Bartok qui ne comprend pas l'évolution d'un monde auquel il participe pourtant, d'Honegger, de Mossolov, de Chostakovitch qui peut faire l'objet d'une double lecture reflet d'une double-pensée, et Hindeminth qui interroge dans son Mathis der Malher l'engagement et la place du créateur tandis que l'américain Samuel Barber permet à l'auteur de traiter la question de la réception des œuvres passées.

Chostakovich : Lady Macbeth de Mtsensk, Interlude III (1932)

De l'harmonie à la perte des repères, de l'utilisation du nombre d'or à celle des fractales, nous découvrons ainsi l'œuvre monumentale de Scriabine, les expérimentations de Cowell ainsi que la place particulière accordée à Varèse, « véritable alchimiste des sons » qui attendra trente ans la « révolution électroacoustique » et informatique de la « machine à sons » qu'il appelle de ses vœux. Une destinée à laquelle Guillaume Kosmicki, musicologue, enseignant-conférencier et spécialiste des musiques électroniques, ne peut être indifférent, qui pose également la question de la condition du compositeur, éternel tributaire de la technique, des mécènes, du marché ou de l'état en occident, ou encore celle de la distinction, au sens sociologique de Bourdieu ou d'Adorno mais aussi au sens musical et technique, entre musique abstraite et concrète.

 Prokofiev, Sonate pour piano n° 7, par Glenn Gould (1942)

Seul un ouvrage savant pouvait rendre compte de l'étendue des champs couverts par les musiques savantes et de ses interactions. Un ouvrage indispensable, dont les thèmes peuvent, en plus de la bibliographie, être approfondis par une bonne partie du catalogue de l'éditeur, confirmant ainsi l'excellence et la cohérence de celui-ci. Parmi les titres citons simplement Respect de Jezo-Vannier concernant le rock au féminin, Rétromania et Recréativité de Simon Reynolds sur le postmodernisme et la composition, le Field recording d'Alexandre Galand ainsi que les Musiques électroniques de Guillaume Kosmicki et, bien évidemment, le présent Tome I de ses Musiques savantes ainsi que le Tome II que je vous présenterai dès le mois prochain, en attendant la sortie plus lointaine du troisième et dernier.

Miles Davis, ascenseur pour l'échafaud (1957)

A l'occasion de cette chronique, j'ai tenté par l'intermédiaire de vidéos de vous donner un aperçu de la diversité et de la qualité des titres proposés par Guillaume Kosmicki en respectant, autant que faire se peut, les interprétations choisies par celui-ci. Pour autant, au regard de ces œuvres dont l'ensemble couvre près des trois quarts de l'ouvrage sur lesquelles j'ai pris plus ou moins le temps de m'attarder (sans parler de celles, cinq fois plus nombreuses « à écouter » pour prolonger celles-ci et que j'ai remises à plus tard), et comme je l'avais fait pour le Prog 100 et le Rock progressif, j'ai tenu, tout en respectant leur enchaînement, à privilégier des titres qui m'ont personnellement marqué, réalisant au fil des écoutes ma prédilection pour l'harmonie.


C'est pourquoi, contrairement à Guillaume Kosmicki, je n'ai pas forcément mis en avant (je me rattrape ici) les plus représentatifs tels que Moses und aron de Schoenberg par Boulez, les Imaginary Landscapes de John Cage, les Etudes de bruit de Schaeffer, le terrifiant Threnos à la mémoire d'Hiroshima de K.Penderecki, davantage admirables pour leur conception. Pour autant vous ne trouverez pas non plus les très connus Boléro de Ravel et Adagio de l'américain Samuel Barber, la magistrale direction de la Symphonie n° 8 de Malher par Bernstein, l'admirable musique spéculative du Lamentatio de Krenek, la Turangalîla-Symphonie de Messiaen, le magnifique Summertime de Gershwin que je dédie à ma femme que je remercie à nouveau pour ces livres, mais aussi pour m'avoir fait découvrir plus avant le jazz, Stravinski, Isadora Duncan, Martha Graham ou encore le rock psychédélique au cours de longues heures d'échanges et d'écoutes.  


Mélomane, à défaut encore d'être musicien, écrivain et chroniqueur, c'est avec bonheur en résumé que je me suis plongé dans cette véritable bible musicale consacrée à la création et à ces musiques aux multiples aspérités, découvertes au lycée grâce à un professeur d'histoire passionné et à côté desquelles j'étais passé en réalité. Encore tout cela n'est-il qu'un aperçu des richesses offertes par ces incontournables Musiques savantes que je vous invite à découvrir par vous même en compagnie du passionnant ouvrage de Guillaume Kosmicki. Quant à moi je vous donne rendez-vous dans deux semaines avec Moondog qui étonnamment n'y figure pas – peut-être verrons-nous pourquoi - à l'occasion de la conférence d'Amaury Cornut intitulée Moondog à travers le XXe siècle.