« Mis en consultation à l'automne dernier par le ministère de l'Ecologie, le guide de réutilisation hors site des terres excavées en technique routière et dans des projets d'aménagement vient d'être publié. Elaboré par le BRGM et l'Ineris, ce document « expose les règles de l'art et les modalités sous lesquelles certaines terres peuvent être réutilisées dans une optique de développement durable, de protection des populations et de l'environnement », indique le ministère. Il est issu des échanges d'un groupe de travail sur la thématique de la réutilisation des terres excavées, mis en place en 2009.
Il commence par rtappeler que les terres excavées ont le statut de déchets et que leur gestion en dehors de leur site d'origine sera réalisée conformément à la législation applicable aux déchets, notamment en ce qui concerne les modalités de traçabilité et de responsabilités. Ainsi, conformément à l'article 541-2 du Code de l'environnement, tout producteur de déchets est responsable de leur gestion jusqu'à leur élimination ou valorisation finales. »
(Caisse des dépôts des territoires, Rubrique Environnement - Energie - Transports Habitat - Urbanisme - Paysage).
Hors site saison 4&5. Qui (é)tonne, été qui s'installe, indien et cowboy à la fois, se faufile entre causses (perdus) et déserts (solitaires), contraste entre nuits (froides et noires, étoilées ou lunaires, sans pollution nocturne aucune) et jours de lumière (roides et clairs, sans nuage ni ombre, aux paysages renouvelés), glisse sur et via routes et cols, hameaux et vill(ag)es, terres et mers et vallées vers un automne aux allures d'hiver, s'y sou-/ab-strait, agglomère pour mieux s'emporter, se laisser dérober/retomber sur ses pieds, se dé-lasser/-lester. Dis-/Ap-paraître. Entre-deux : ports d'attache/bâtiments solides et mouvants. Où, long court, se posent. Questions et réponses, actions et réflexions tout-en-un. Geste engagé, poélitique à mi chemin. Liberté conditionnée sous- mais a-vide, pleine et entière comme une pierre. Qui roule d'(in)édits en revues, de rencontres en perspective(s), de livres en films, le froid aidant. Qui claquent et clapent et sourient et parlent. Des animaux, des droits civiques, d'aventure, d'écriture, de mythologie, de folie et d'acouphènes, de musique, de science-fiction et de fantastique. Du pourquoi et du comment. De tout ce qui se v(o)it, s'entend, se crée, s'écri-e/-t, se li-e/-t.
Quelques contenus que j'ai eu le plaisir de produire :
20 septembre : seconde contribution et première note de lecture sur Sitaudis — Notes de Voix, d'Anael Chadli, préfacé par Marie Cosnay, Approches éditions. Sortie mai 2017. « Voi-es/x, comme en écho, vois : ce qui s'avance, se dessine, sans entendre encore d'où (pro)viennent ces Voix (…) Du lisible au visible, de la page noircie au bruit blanc, synesthésie plus que cénesthésie d'un corps espace-temps (…) Dans le fond(s), Notes de Voix demeure, en soi et pour soi, un(e) geste poétique, syn-a>o-ptique, persistance rétinienne d'un monde réversible (jeu de Khasar, de lettres et du dictionnaire)…. » Lire l'intégralité de l'article sur Sitaudis.
25 septembre : première contribution à La vie manifeste — Poreuse, de Juliette Mézenc, préfacé par Marie Cosnay, publie.net. Sortie le 06 septembre 2017. « Il (y) est/hait. Il y a. Là, « quelque chose de lumineux et de tuant. » Des visages Camus de La Peste et de L’Etranger. Des corps migrants, refoulés, échouant aux por(t)es de la peau. Ici la rencontre avec soi/l’autre comme autre n’est jamais rencontre que d’une image, endoréique et exotique, mutante et fantasmée, collante et décalée. Qui touche, marque. Du sceau de l’expérience au seuil de La Nausée. Là, le malentendu règne, existentiel plus qu’essentiel. Passe par la vue, le toucher, s’impose et se superpose. On ne s’y baigne qu’en border, de peur de sombrer... »
1er décembre : contribution à Poezibao (Note de lecture) — Fantasqueries, Jean-Pascal Dubost, Ed. Isabelle Sauvage. Sortie novembre 2016. « Un petit recueil d'une dizaine de ''poèmes en bloc'' dont chacun est fait pour être soufflé à haute voix selon la méthode ''spirométrique'' explicitée en avant et amont, re-prenant/-donnant souffle au suivant (…) pour former la matière d'une poli-anthologie, d'un florilège qui éclot sur la feuille noircie et pétille sous une langue fleurie. »
Lire l'intégralité de l'article sur Poezibao.
Lire l'intégralité de l'article sur Poezibao.
08 décembre : contribution à remue.net (on a lu, lisez donc) — Jusqu'à la bête de Timothée Demeillers, éditions Asphalte. Sortie le 31 août 2017. Finaliste du prix Hors-Concours. « Précis dans le fond comme dans la forme, Jusqu’à la bête est le récit nécessaire et implacable, sans fausse pudeur ni injonction morale, in vivo et invivable d’un meurtre perpétré, connu d’avance et omniprésent, mais occulté partout (si ce n’est par tous et toutes, du moins nombreuses et nombreux) : celui des bêtes, celui de l’individu qui le commet (ici le narrateur) et celui de (on l’apprendra à la fin du roman)... »
D'ailleurs vers ici,
Quelques événements auxquels j'ai eu le plaisir d'assister :
Juin 2017 : Hors concours : Membres du jury de professionnels dans le cadre de la seconde édition du prix Hors Concours pour la seconde année consécutive. Choix des cinq finalistes puis du lauréat parmi les éditeurs et auteurs participants. Des titres connus et chroniqués (Marx et la poupée de Maryam Madjidi chez Le Nouvel Attila, La femme brouillon d'Amandine Dhée à La Contre Allée qui a remporté le prix) pour une partie ou découverts dans ce cadre (Jusqu'à la bête de Timothée Demeillers – voir plus bas).
26 octobre : Rencontre avec Pierre Terzian animé par Philippe Guazzo à la librairie Le Comptoir des mots pour la sortie de son roman Le dernier cri. Une belle soirée riche en rencontres et échanges. Grâce à Philippe Guazzo, qui a su animer avec brio et faire lui aussi, évidemment, le lien avec Debord. Grâce à Pierre Terzian qui a traversé l'Atlantique à cette occasion pour évoquer le livre et toutes ces questions. Grâce à sun/sun qui, depuis sa création, sait, toujours davantage « allier le fond et la forme et faire advenir le sens » – Avec en bonus des badges de (et à) caractère(s).
3 et 10 novembre : Inauguration de l'exposition « Corps de lettres » et Soirée Dithyrambe consacrées à Anael Chadli. Organisées par Dixit Poetic, La porte des secrets et la Médiathèque de Monterfil. Animés par Jean-Pascal Dubost et Blandine Conan (La Cave de Merlin). L'occasion d'entendre et de voir le poète et plasticien Anael Chadli, à travers une formule associant conception et dégustation de cocktails et de poésie, incarner oralement et physiquement ses Notes de Voix et de découvrir in situ et de visu ses Voix et autres paysages d'écriture.
Jusqu'au 7 janvier 2018 : Jack London dans les mers du sud, Vieille charité de Marseille. « Une sélection d'oeuvres majeures, issues des collections du MAAOA et de grands musées spécialisés dans les Arts Premiers, sera présentée aux côtés des objets rapportés par Jack London lui-même [illustrant] son voyage dans les mers du Sud entre 1907 et 1909 à bord de son voilier le Snark, en compagnie de sa femme Charmian. » Une invitation au voyage réel comme imaginaire, dépaysante et inspirante.
Jusqu 'au 14 janvier 2018 : Hip Hop : Un âge d'or, [MAC] de Marseille. Une très riche exposition permettant d'entrevoir « Depuis les premières block parties du Bronx jusqu’à l’âge d’or marseillais (…) la formidable énergie et l’inventivité des DJ, des maîtres de cérémonie, des graffeurs et writers, des break dancers et de leurs crews » à travers de très nombreux supports (audios, vidéos, textes, images, photos) dont certains inédits et de nombreux originaux. Là encore, une source de (re)découvertes et d'inspirations inépuisable, dans le domaine graphique que musical, politique et poétique.
Ici et là,
Quelques bribes de lectures/chroniques/écrits Hors site :
LU La moitié du fourbi n° 5, mars 2017, Noir, et ce n'est pas la nuit. Sortir du silence, briser les sceaux avec et autour de sept contributions parmi lesquelles celles d'Angèle Paoli et de Thomas Vinau, dédiées à Guillevic auquel la m/f dédie/emprunte le titre de ce numéro. Raisonner dans l'obscurité. De la pierre mur-/tomb-ale au monument de San José consacré au Black Panther Salute de Carlos et Smith au beau portrait en creux de Nick Cave, entre fiction et prescience, par Anthony Poiraudeau. De l'expérience grotTesque, belle et ess-/exist-entielle de Romain Verger aux Chambres noires tout en imago d'Hélène Gaudy, qui rappellent les out-re-tombe/rages instiniens (poke le portrait original du Général Instin). Des sensibles entretiens de Zoé Balthus et Ryoko Sekiguchi A l'ombre de Tanizaki aux rapports de Frédéric Fiolof à la tauromachie (Leiris inside).Du magnifique, ép-/poét-ique, texte de Hugues Leroy (« il sait que les hommes tâchent la nuit, car les hommes sont créatures de sens. ») à l'œil oulipien et nyctalope de Ian Monk (Queval, Queneau, Roubeau et Le Lionnais outside). Du hors monde (inside & outside crane) Vanderhaegheien qui résonne toujours plus (« peu importe au fond ce que ces mots veulent dire, son attrait est pour ce qu'ils ''font'' ; écrire dans le noir, donc ») aux échos du Vide de la distance de Veronique Beland (chez sun/sun). Telles sont les nouvelles percées de ce nouveau numéro de la m/f Littérature & appels d'air et encore, Ce n'est pas la moitié du fourbi !) qui hésite entre l'ombre et la lumière jusqu'au terrifiant bilan mortuaire qui fait glisser le suaire d'une année de politique sociale en France, par Charles Robinson.
LU La moitié du fourbi n° 6, octobre 2017, Bestiaire. Déblatt-errer avec Frédéric Fiolof du grégarisme anarchique, de la proximité et de l'étrangeté des commensaux, cafards et chats, avec Anthony Poiraudeau. Des mythes avec Zoé Balthus, de l'intérieur vers l'extérieur et vice versa, de chez soi au Musée de la chasse avec l'étrange performance d'A.Poincheval suivie par Joy Sorman et interrogé.e.s, notamment sur la notion d'espace, par Hélène Gaudy. De la nature et la culture, de l'acquis et de l'inné, du travail de copiste à la chasse ou encore du végétarisme avec Coline Pierré et ses Animaux moches. Découvrir l'hallucin-é/-ant texte de Danièle Momont, La terrible affliction de Hugues Leroy, L'obsédante Instruction pour la bête d'Amandine André. Retrouver tout cela dans cette sixième, réflexive et érudite, génération de la m/f, particulièrement spontanée et portée par le thème du Bestiaire. Qui permet un large survol, de profonds piqués, et une vaste exploration, personnelle et actuelle, par ses auteurs et autrices, poètes ou universitaires, de leur rapport à cette animal-/human-ité plastiquement envisagée par Dominique Quélen, magnifiquement illustrés par Ernst Haeckel, mise en lumière par Charles Freger et sur lesquel.le.s plane l'ombre de l'abécédaire de Deleuze et de Derrida.
LU Guide de survie pour le voyageur du temps amateur, Charles Yu, traduit par Aude Monnoyer de Galland, Editions Aux forges de Vulcain. Sortie le 22 septembre 2016, et le 07 septembre 2017 chez Folio SF. Beau et captivant, drôle et nostalgique, ingénieux et intelligent, aussi malin que Charles Yu (l'auteur et son narrateur) qui le fait (le malin et le livre) – suffisamment pour s'en sortir autrement que par les pirouettes et traits d'esprit qui criblent, toujours avec bonheur et virtuosité cela dit, le récit – ce fantastique, saisissant et désormais incontournable roman de SF constitue également au fil des pages une remarquable, profonde et poignante évocation du temps, de l'existence, et de la fiction qui leur donne sens ou vie. Quelque part entre Interstellar, Fringe, Paycheck, la troisième saison de Twin Peaks et La jetée, ce « livre sorti de nulle part » en grand format aux Forges de Vulcain il y a un an existe également en poche chez Folio SF depuis tout juste deux mois déjà, dupliqué à des milliers d'exemplaires à vous procurer sans plus tarder !
VU en série : Stranger Things, saison 2. Retour à Hawkins. Les enfants grandissent. Les monstres aussi, qui se multiplient. Sans répit, on reprend l'histoire où on l'avait laissée (du côté de l'upside down qui suinte de partout), retrouve tous les ingrédients, les codes et l'humour (de la première saison), avec en sus une structure très proche des suites des films des années quatre-vingt (Alien & cie). Twin Peaks, saison 3, épisodes 3 à 18. Quand on pouvait croire qu'elle se poursuivrait comme elle avait commencé (en proie aux flammes et à une certaine consternation, comme je le disais dans le précédent Hors site) la saison prend (après un détour par un clip fantastique et synthétique à la Raoul Sinier) rapidement un tour singulier (et sa vitesse de croisière) à grand renfort d'humour (noir), clins d'œil, scènes d'anthologies et performances d'acteurs, pour le plus grand plaisir des adeptes de la série, birth again et (re)convertis. Où l'on retrouve un Lynch plus sombre mais aussi plus lumineux en la personne de Dale Cooper, d'Albert, et de Gordon qu'il incarne avec une sensibilité accrue. Un pari et un pactes réussis qui, vingt-cinq ans après, se concluent (anyway). ReVU : Twin peaks : Fire Walk with me. Préquelle de la série sorti en 1992, qui permet de découvrir pas à pas, quasi heure par heure, les derniers jours de Laura Palmer. De comprendre et de préciser sous d'autres angles, un jour et une nuit non moins propice, mais autre, les tenants et aboutissants, de l'intrigue.
VU Hidden Figures, Theodore Melfi, 2016. Adapté de l'ouvrage de Margot Lee Shetterly, un biopic passionnant sur Katherine Johnson, ici interprétée par Taraji P. Henson, femme et ingénieure noire calculatrice pour la Nasa, qui a hautement contribué à l'envoi du premier vol habité américain à une époque où la conquête des droits civiques (partager la machine à café ou les toilettes) s'avère plus difficile que celle de l'espace. On regrettera juste d'apprendre que la scène la plus poignante – l'intervention/caution d'un homme blanc révolté (Kevin Costner) – ait été inventée pour les besoins (?) du film. Selma, Ava DuVernay, 2014. L'histoire de la célèbre marche initiée par le Doctor Martin Luther King, ici incarné par David Oyelowo, en vue de faire abroger les multiples obstructions au vote des noirs dans les états du sud. La mise en scène d'un épisode isolé mais emblématique et, là encore, nécessaire rappel d'une illégale mis réelle et pas si lointaine ségrégation à travers les négociations et confrontations avec le président, la surveillance et les manigances de J.Edgar, les violences et meurtres commis par la police et les racistes, les menaces et assassinats de noirs et blancs. Bonnie and Clyde, Arthur Penn, 1967. Avec Faye Dunaway et Warren Beatty. Sexy, provoquante, séduisante, drôle et subversive, l'histoire emblématique menée à bout de souffle par deux acteurs qui crèvent l'écran, campent avec justesse, la sensibilité, faiblesses et naïveté, l'échappée belle, tragique et désespérée de deux icônes attachantes d'une Amérique aussi vaste que mesquine. Le jeu des acteurs, celui de la caméra, les témoignages entrecoupés de scènes de poursuites rythmée par la musique, rappellent celles de Pierrot le fou, sorti deux ans auparavant.
VU Une femme est une femme, Jean-Luc Godart, 1961. Dans la foulée du précédent pour les raisons sus-citées et sans pouvoir décoller de l'écran un instant. Addictif et déjanté, fascinant, coloré, survitaminé, ludique, vif, touchant, hyper référencé et hilarant. Ecrit, filmé, réalisé, interprété avec brio par les potaches personnages de Belmondo et Briali, menés par le bout du nez et de loin avec l'inépuisable Anna Karina. Culte, à voir absolument. Annie Hall, Woody Allen, 1977. Drôle, bavard et rythmé, insupportable et captivant, à l'image de son réalisateur, narrateur et personnage principal. Une belle histoire sous forme de nouvelle qui entraîne le spectateur dans une boucle attachante. The Master, Paul Thomas Anderson, 2012. Cinq ans après There will be blood, (voir Hors site saison 2) Joachim Phoenix campe, à travers un jeu époustouflant, un personnage trouble confronté à de plus déments que lui, fondateurs et membres d'une secte (clairement inspirés de Ron Hubbard et de la scientologie) incarnés par Philip Seymour Hoffman et Amy Adams (Arrival, voir Hors site saison 1). Indescriptible, beau, fou et troublant ((I'd Like to Get You on a) Slow Boat to China...). Birdman (or the Unexpected Virtue of Ignorance), Alejandro González Iñárritu, 2015. Avec Michael Keaton, Emma Stone, Edouard Norton. Là encore une très belle performance d'acteurs et actrices. Entre mythe et réalité, la folie et l'humanité, la grandeur et la décadence, la démesure et l'absurdité du milieu hollywoodien qui vient se frotter au théâtre via une adaptation de Raymond Carver. Où l'on retrouve la mégalomanie et la drôlerie d'A Midwinter's Tale de Kenneth Branagh, en plus barré.
VU également Volver, Pedro Almodóvar avec Penélope Cruz. Un très beau film, à la fois dramatique, drôle et touchant, de ces trop rares films à passer haut la main le test de Bechdel. Idem de Juno, Jason Reitman sur un scénario de Diablo Cody, 2007. Happy, hippie, hipster, le road trip d'une adolescente enceinte mené par une Ellen Page en forme(s). Un film frais avec de vraies questions dedans. De Scream 1,2,3, Wes Craven, 1996, 1997, 2000. Avec Neve Campbell. Qui revisite et interroge de surcroît, même pour rire même pas peur, les codes des slash movies, suites et trilogies. Au contraire de Snatch, Guy Ritchie 2000. Une histoire de petites frappes qui se la racontent, pour le plaisir de l'intrigue et d'un beau panel d'acteurs qui s'en donnent à coeur joie. De Moonlight, Barry Jenkins, 2016. Avec notamment Mahershala Ali, Trevante Rhodes, Ashton Sander. La vie et trajectoire d'un homme confronté à sa condition, à son milieu, à son homosexualité, son parcours pour devenir lui-même, filmé tout en retenue, en ellipse, sans pathos, mélo ou voyeurisme. De Lucky, John Carroll Lynch, 2017. Avec Harry Dean Stanton, David Lynch et une tortue. Une fable drôle, tendre et touchante, sur la vie, son sens et sa fin. Attendu(e) et inattendu(e) à la fois, marqué par quelques morceaux d'anthologie (a tortoise, not a turtle). 12 jours, Raymond Depardon, 2017. Où le réalisateur et photographe laisse dialoguer l'institution judiciaire et les fous qui lui sont présentés. Une belle réflexion sur l'existence mais aussi, quand on y pense, sur l'aspect normatif de la langue.
ENTENDU Samaris, Hljóma Þú (2011, autoproduit), Stofnar Falla (2012, One Little Indian Records) : au gré de deux EP impeccables repris dans un premier album éponyme, Samaris (2013), le trio islandais d'electronica fait une vaste place à la matière, aux nappes basses et feutrées (Þórður Kári Steinþórsson), étendues sur lesquelles glisse une clarinette (Áslaug Rún Magnúsdóttir) marquée, ciselée, martelée avec précision par un chant (Jófríður Ákadóttir) en islandais inspirés par des poèmes du 19ème. Un son parfois très 90's, avec des incursions lounge, trip hop, jungle, des mélodies obsédantes (Hljóma Þú, Góða tungl, Vöggudub, Ég Vildi Fegin Verða) qui tendent vers l'ambient avec Silkidrangar (2014). London Grammar, Metal & Dust (EP) repris dans l'album If you wait (2013). Avec son piano délicat, son chant profond à la tessiture étendue (Hannah Reid), son clavier et ses percussions soutenues (Dominic « Dot » Major), et surtout sa guitare (Dan Rothman) entre reverb/delay, pédale d'echo à la Chris Isaak dont le groupe a par ailleurs (Album BBC Radio 2: Sounds of the 80s) interprété le Wicked Game, London Grammar affiche une morphologie qui se rapproche davantage des grands espaces et de la Californie, y compris dans sa somptueuse reprise du Nightcall de Kavinsky. Trio encore, electronica et trip pop toujours, pop plus accentuée (l'entêtant Hey Now, l'incontournable Wasting my young years) et plus mainstream, London Grammar affiche également une tendance s(a)oul(e) qui se renforce à l'écoute de leur second album, Truth Is A Beautiful Thing (2017). Mais aussi Arlt, dont les chansons – le son, le chant, la guitare, l'humour et la poésie – nous ont accompagné sur les routes toute cette fin d'été et dont je vous reparlerai probablement dans un article dédié.
Et toujours, in situ :
VU également Volver, Pedro Almodóvar avec Penélope Cruz. Un très beau film, à la fois dramatique, drôle et touchant, de ces trop rares films à passer haut la main le test de Bechdel. Idem de Juno, Jason Reitman sur un scénario de Diablo Cody, 2007. Happy, hippie, hipster, le road trip d'une adolescente enceinte mené par une Ellen Page en forme(s). Un film frais avec de vraies questions dedans. De Scream 1,2,3, Wes Craven, 1996, 1997, 2000. Avec Neve Campbell. Qui revisite et interroge de surcroît, même pour rire même pas peur, les codes des slash movies, suites et trilogies. Au contraire de Snatch, Guy Ritchie 2000. Une histoire de petites frappes qui se la racontent, pour le plaisir de l'intrigue et d'un beau panel d'acteurs qui s'en donnent à coeur joie. De Moonlight, Barry Jenkins, 2016. Avec notamment Mahershala Ali, Trevante Rhodes, Ashton Sander. La vie et trajectoire d'un homme confronté à sa condition, à son milieu, à son homosexualité, son parcours pour devenir lui-même, filmé tout en retenue, en ellipse, sans pathos, mélo ou voyeurisme. De Lucky, John Carroll Lynch, 2017. Avec Harry Dean Stanton, David Lynch et une tortue. Une fable drôle, tendre et touchante, sur la vie, son sens et sa fin. Attendu(e) et inattendu(e) à la fois, marqué par quelques morceaux d'anthologie (a tortoise, not a turtle). 12 jours, Raymond Depardon, 2017. Où le réalisateur et photographe laisse dialoguer l'institution judiciaire et les fous qui lui sont présentés. Une belle réflexion sur l'existence mais aussi, quand on y pense, sur l'aspect normatif de la langue.
ENTENDU Samaris, Hljóma Þú (2011, autoproduit), Stofnar Falla (2012, One Little Indian Records) : au gré de deux EP impeccables repris dans un premier album éponyme, Samaris (2013), le trio islandais d'electronica fait une vaste place à la matière, aux nappes basses et feutrées (Þórður Kári Steinþórsson), étendues sur lesquelles glisse une clarinette (Áslaug Rún Magnúsdóttir) marquée, ciselée, martelée avec précision par un chant (Jófríður Ákadóttir) en islandais inspirés par des poèmes du 19ème. Un son parfois très 90's, avec des incursions lounge, trip hop, jungle, des mélodies obsédantes (Hljóma Þú, Góða tungl, Vöggudub, Ég Vildi Fegin Verða) qui tendent vers l'ambient avec Silkidrangar (2014). London Grammar, Metal & Dust (EP) repris dans l'album If you wait (2013). Avec son piano délicat, son chant profond à la tessiture étendue (Hannah Reid), son clavier et ses percussions soutenues (Dominic « Dot » Major), et surtout sa guitare (Dan Rothman) entre reverb/delay, pédale d'echo à la Chris Isaak dont le groupe a par ailleurs (Album BBC Radio 2: Sounds of the 80s) interprété le Wicked Game, London Grammar affiche une morphologie qui se rapproche davantage des grands espaces et de la Californie, y compris dans sa somptueuse reprise du Nightcall de Kavinsky. Trio encore, electronica et trip pop toujours, pop plus accentuée (l'entêtant Hey Now, l'incontournable Wasting my young years) et plus mainstream, London Grammar affiche également une tendance s(a)oul(e) qui se renforce à l'écoute de leur second album, Truth Is A Beautiful Thing (2017). Mais aussi Arlt, dont les chansons – le son, le chant, la guitare, l'humour et la poésie – nous ont accompagné sur les routes toute cette fin d'été et dont je vous reparlerai probablement dans un article dédié.
CHRONIQUES :
Farigoule Bastard, Benoit Vincent, Le Nouvel Attila. Sortie le le 16 avril 2015. « Sans repos ni répit, Benoît Vincent ellipse, instine, instille, intime, ellipse et slam et numère et panache, se manifeste, s'ituationniste et s'incarne dans un Farigoule Bastard qui se transhume, se déclame, instruit pour la prise d'âme. Avec lui, partage le contenu de sa biasse (« Je prends un abricot. — Va. »), en compagnon rompt le pain quotidien, lui offre un peu de speck (« comme une tranche de jambon fumé comme Je t'aime ») ouvre pour l'occasion et l'amitié sincère une bouteille de vin nu...».
Lire l'intégralité de l'article ici.
Farigoule Bastard, Benoit Vincent, Le Nouvel Attila. Sortie le le 16 avril 2015. « Sans repos ni répit, Benoît Vincent ellipse, instine, instille, intime, ellipse et slam et numère et panache, se manifeste, s'ituationniste et s'incarne dans un Farigoule Bastard qui se transhume, se déclame, instruit pour la prise d'âme. Avec lui, partage le contenu de sa biasse (« Je prends un abricot. — Va. »), en compagnon rompt le pain quotidien, lui offre un peu de speck (« comme une tranche de jambon fumé comme Je t'aime ») ouvre pour l'occasion et l'amitié sincère une bouteille de vin nu...».
Lire l'intégralité de l'article ici.
La ville fond, Quentin Leclerc, Les éditions de L'Ogre. Sortie le 7 septembre 2017. « Comme un blanc de mémoire, comme un bruit. Que fait la ville qui. Fond dans le lointain qui. Fait que tout change alentour. Effet papillon dont les battements retentissent, surprennent, entraînent. Vers le vide et un silence chargés. Comme un blanc de mémoire [un trou], comme un bruit. Provoqué par l'absence du théâtre des opérations, de la peste, de la quarantaine à laquelle sont soumis le héros et son autre – appelle-moi choléra – qui cherchent à atteindre cette ville... »
Les acouphènes, Elodie Issartel, Le Nouvel Attila. Sortie le 21 septembre 2017. « Réaliste, poétique, casse-gueule et terriblement juste, Les Acouphènes est un saisissant, obsédant et hypnotique conte pré-apo à dormir de boue. Qui (d)écrit et dessine avec grâce, puissance et virtuosité un monde aux hommes rares, aux enfants sauvages (...) Un roman borderline efficace et audacieux, qui marche sur les yeux... »
Les Métamorphoses, Ovide, Marie Cosnay, Les éditions de L'Ogre. Sortie le 5 octobre 2017. « Lire Ovide dans le texte, ou comme si. Voir son influence dans l'œuvre de sa traductrice, et l'influence de celle-ci dans la traduction. Leurs confluences, points de jonction. Entendre combien la langue, orale et vive, est agile à transmettre l'écrit et l'écho. Sentir combien la puissance de l'écriture contemporaine et l'audace de l'édition indépendante sont aujourd'hui les plus à même de goûter tout cela, de toucher, de transmettre et d'émouvoir... »
NOTA BENE (nouvelle rubrique) :
L'Anglais volant, Benoît Reiss, Quidam. Sortie 21
septembre 2017. « Un livre beau et surprenant, aux racines profondes et à
l'humanité contagieuse (...) De ce(s) titre(s), livre(s),
événement(s), personnage(s) improbable(s) vers le(s)-/au(x)-quel(s),
l'on t-/r-end d'autant plus hommage après que le doute ait cédé devant
la curiosité (...) A son rythme, à son allure légère, à son humeur
lunaire, L'Anglais volant débarque et nous embarque à la
rencontre des paysages de Fayrolle, de ses reliefs et de sa végétation,
de ses habitants, de leurs rapports à la religion et à la morale, de
leur hospitalité, de leur quotidien et de leur(s) histoire(s) (...)
Ingénu et ingénieux, poétique et lumineux, L'Anglais volant de Benoît Reiss est un roman vif et délicat comme un nuage de thé dans le lait... »
Lire l'intégralité de l'article ici.
Imitation de la vie, Antoine Mouton, Christian Bourgois. Sortie le 24 août 2017. « Une Imitation de la vie qui serait une imitation de roman qui serait une imitation de la vie. Comme s'il s'agissait de chercher, dans la vie comme dans l'art, comment ne pas faire en faisant. D'affirmer dans le même temps – aporie ou sagesse – leur caractère indéfini-/saisi-ssable. (...) En attendant peut-être le roman poétique qui (r)allierait ce goût du jeu et du récit à la dense puissance de ses recueils (Chômage Monstre ou Les Chevals Morts (...) Un petit théâtre de la cruauté mis en scène par un auteur aussi talentueux que touchant de sincérité, qui aime à s'enfermer derrière les codes pour mieux les casser... »
Lire l'intégralité de l'article ici.
En vous souhaitant à toutes et à tous une très belle année 2018 pleine de réel, de soleil et de paysages, de lectures, de liens, de voix et de visions !
L'instant décisif, Pablo Martín Sánchez. Traduction de Jean-Marie Saint-Lu. La Contre Allée. Sortie le 22 septembre 2017. « Avec la verve, l'humour, l'amour des contraintes littéraires et la liberté de ton que l'on avait pu découvrir avec Frictions, Pablo Martín Sánchez prête voix, vues et intentions, espoirs et désespoir, aux gens, animaux et objets contemporains de cette Transition démocratique espagnole pour former l'espace d'une journée (...) le théâtre miniature d'un page turner politique aux images organiques aptes à faire revivre au lecteur, à la lectrice, le quotidien tendre ou rigide, réel et réaliste, des hommes et femmes contemporain·e·s de l'événement. Un roman choral plus actuel que jamais... »
Lire l'intégralité de l'article ici.
Le dernier cri, Pierre Terzian, sun/sun, collection echo. Sortie le 14 septembre 2017. « Second roman de Pierre Terzian et premier roman de rentrée des éditions sun/sun, Le dernier cri prolonge le questionnement, la perspective d'une radicalité et le désir de construire ensemble de son précédent opus Il paraît que nous sommes en guerre (...) Roman post-moderniste sur le post-art, avec en exergue une citation du Chômage Monstre d'Antoine Mouton (dont Le metteur en scène polonais et Imitation de la vie s'attachent eux aussi, à leur façon, à déconstruire l'art à travers ses milieux), Le dernier cri est un bûcher des vanités lucide, cru et efficace (...) un objet dérivé que l'on s'arrache... »
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Le dernier cri, Pierre Terzian, sun/sun, collection echo. Sortie le 14 septembre 2017. « Second roman de Pierre Terzian et premier roman de rentrée des éditions sun/sun, Le dernier cri prolonge le questionnement, la perspective d'une radicalité et le désir de construire ensemble de son précédent opus Il paraît que nous sommes en guerre (...) Roman post-moderniste sur le post-art, avec en exergue une citation du Chômage Monstre d'Antoine Mouton (dont Le metteur en scène polonais et Imitation de la vie s'attachent eux aussi, à leur façon, à déconstruire l'art à travers ses milieux), Le dernier cri est un bûcher des vanités lucide, cru et efficace (...) un objet dérivé que l'on s'arrache... »
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Imitation de la vie, Antoine Mouton, Christian Bourgois. Sortie le 24 août 2017. « Une Imitation de la vie qui serait une imitation de roman qui serait une imitation de la vie. Comme s'il s'agissait de chercher, dans la vie comme dans l'art, comment ne pas faire en faisant. D'affirmer dans le même temps – aporie ou sagesse – leur caractère indéfini-/saisi-ssable. (...) En attendant peut-être le roman poétique qui (r)allierait ce goût du jeu et du récit à la dense puissance de ses recueils (Chômage Monstre ou Les Chevals Morts (...) Un petit théâtre de la cruauté mis en scène par un auteur aussi talentueux que touchant de sincérité, qui aime à s'enfermer derrière les codes pour mieux les casser... »
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En vous souhaitant à toutes et à tous une très belle année 2018 pleine de réel, de soleil et de paysages, de lectures, de liens, de voix et de visions !
Photos © Eric Darsan
Contenu des livres/films/sites extraits/capturés/photographiés/extraits © Editeurs et créateurs cités.
Les photos du Guide de survie pour le voyageur du temps amateur de Charles Yu et d'Imitation de la vie d'Antoine Mouton ont été réalisées sans montage (mais avec un écran).
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