Une naissance, une enfance, une rencontre, une vie de chien, une fixation. Celles de l'auteur, de Clara, de Gerardo et Carlota, de Solitario, de José et María – on laisse de côté les particules, même si elles sont en l'état plus présentes, les personnages plus divisés les uns que les autres – au moment des derniers soubresauts du régime instauré par le Caudillo : telles sont les composante de L'instant décisif de Pablo Martín Sánchez, traduit par Jean-Marie
Saint-Lu et sorti le 22 septembre 2017 aux éditions La Contre Allée.
« Moi et les gens de ma génération, les enfants de la Transition,
nous
avons grandi heureux dans les années 90,
avec l’illusion que cela avait
été un chemin de roses, sans violence.
Depuis, nous avons découvert les
fissures du conte. »
«
18 mars 1977, le jour de naissance de l’auteur, à minuit. Nous sommes à Barcelone, peu de temps avant les premières élections démocratiques depuis la dictature ; l’année la plus violente de la Transition. »
Tortures, maltraitances en tous genres et vols de bébés, abus et harcèlement sexuel, violences policières et propagande journalistique, rombière et phallocrate, militant, étudiante et manifestants, enquêtes et dénégations, se croisent et se rejoignent pour vivre à nouveau, les uns contre les autres, un passé, un présent, un futur qui les lient à l'intérieur d'un pays aux horizons flous et aux définitions multiples entre colère, révolte et crispations.
Avec la verve, l'humour, l'amour des contraintes littéraires et la liberté de ton que l'on avait pu découvrir avec Frictions, Pablo Martín Sánchez prête voix, vues et intentions, espoirs et désespoir, aux gens, animaux et objets contemporains de cette " Transition " démocratique espagnole pour former l'espace d'une journée – répartie en six fois six instants à deux ou trois quarts d'heure d'intervalle et autant de personnages ayant soin de n'apparaître jamais dans le même ordre – le théâtre miniature d'un page turner politique aux images organiques aptes à faire revivre au lecteur, à la lectrice, le quotidien tendre ou rigide, réel et réaliste, des hommes et femmes contemporain·e·s de l'événement.
Un roman choral plus actuel que jamais – au lendemain de la déclaration d'indépendance catalane et de la répression madrilène (« Libertat, amnistia, estatut d'autonomia ! ») – qui offre l'image indéfinissable d'un monde tourmenté, ouvert à tous les vents, à ceux de la révolte comme de la réaction. Où règnent la lutte des classes, l'exploitation et le mépris, où l'on est toujours pris à partie et contraint de choisir ou de subir son camp. Le plus souvent les deux à la fois.
«Aujourd’hui tu vas naître. Tu ne devrais pas, mais tu vas naître. Tu ne devrais pas parce que là, dehors, c’est l’enfer.
Avec la verve, l'humour, l'amour des contraintes littéraires et la liberté de ton que l'on avait pu découvrir avec Frictions, Pablo Martín Sánchez prête voix, vues et intentions, espoirs et désespoir, aux gens, animaux et objets contemporains de cette " Transition " démocratique espagnole pour former l'espace d'une journée – répartie en six fois six instants à deux ou trois quarts d'heure d'intervalle et autant de personnages ayant soin de n'apparaître jamais dans le même ordre – le théâtre miniature d'un page turner politique aux images organiques aptes à faire revivre au lecteur, à la lectrice, le quotidien tendre ou rigide, réel et réaliste, des hommes et femmes contemporain·e·s de l'événement.
« celui qui n'est qu'à moitié révolutionnaire creuse sa propre tombe »
Un roman choral plus actuel que jamais – au lendemain de la déclaration d'indépendance catalane et de la répression madrilène (« Libertat, amnistia, estatut d'autonomia ! ») – qui offre l'image indéfinissable d'un monde tourmenté, ouvert à tous les vents, à ceux de la révolte comme de la réaction. Où règnent la lutte des classes, l'exploitation et le mépris, où l'on est toujours pris à partie et contraint de choisir ou de subir son camp. Le plus souvent les deux à la fois.
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