Imaginez Enig Marcheur lâché dans Vilnius Poker, Harry Potter sous acide à l'école des éclopés, un Ferdydurke bien vénèr sous ayahuasca, Les désarrois de l'élève Törless après une nuit d'ivresse, Alice et Peter à La Chasse au Snark De l'autre côté du miroir, La triste fin du petit enfant huître et celle des Enfants fichus réunis en assemblée générale, La révolte des enfants de Vermiraux version Nuit debout avec en prime la projection simultanée des 400 coups, de Zéro de conduite et de Notchnoï dozor un jour de trêve dans une jungle autogérée proclamée Carnaby Street tandis que vous pensiez sombrement vous adonner à l'urbex dans un ancien complexe soviétique abandonné et vous aurez une lointaine idée de ce qui vous attend au cœur de La Maison dans laquelle.
Un roman unique et multiple, beau et intelligent, vif et vivifiant, mouvant et émouvant, sensible et truculent, in- et é-vocateur, es- et déses-pérément drôle écrit de longue et à perdre haleine dans un souffle puissant par Mariam Petrosyan, remarquablement traduit en français pour la première fois en français par Raphaëlle Pache, brillamment édité par Monsieur Toussaint Louverture et disponible en librairie depuis le 18 février.
Un roman unique et multiple, beau et intelligent, vif et vivifiant, mouvant et émouvant, sensible et truculent, in- et é-vocateur, es- et déses-pérément drôle écrit de longue et à perdre haleine dans un souffle puissant par Mariam Petrosyan, remarquablement traduit en français pour la première fois en français par Raphaëlle Pache, brillamment édité par Monsieur Toussaint Louverture et disponible en librairie depuis le 18 février.
« C'est sur ce terrain neutre, à la frontière entre deux mondes, les immeubles et les terrains vagues, que fut bâtie la Maison. »
Institution vétuste pour handicapés physiques, anachronique et isolée, séparée des tours uniformes par les ajours de ses grillages, se dresse « la Grise ». Aussi sombre pour ceux de l'Extérieur, qui la surnomment ainsi, que lumineuse - de ces clartés d'après la pluie, encore incertaines et capricieuses - pour ses pensionnaires, qui la nomment simplement « la Maison ». C'est Fumeur qui, le premier, nous introduit aux règles de son groupe en les transgressant, nous révélant ainsi le peu qu'il sait de l'histoire officielle et officieuse de la Maison. Une vie séparée, réglée, trop polie pour être entière.
En tiers justement, la vie des autres groupes. Au-delà des allées connues et tristement bornées propres à tous les établissements éducatifs, à toutes les institutions, spécialisées par défaut : les sentes interdites à ceux qui balisent, les fresques colorées des couloirs habités, les murs totalement recouverts de graffitis, inscriptions sibyllines qui (s) ourdent insidieusement, recouvertes de blanc, avant de (res) surgir victorieuses, révélations claquées comme des portes, que l'on lit à l'écart. Et, par-dessus tout, l'agitation de la Cafetière et des quartiers populaires.
Face aux Faisans auxquels Fumeur entend échapper, se dressent les Oiseaux, les Chiens et les Rats, leurs membres et leurs chefs - Vautour, Pompée, Roux et Putois - et surtout le Quatrième groupe à la tête duquel L'Aveugle - le Pâle, vampire et loup-garou - règne aux côtés de Sphynx, Lord, Noiraud, Bossu ou encore du Macédonien, métèque, pas vraiment citoyen au sein de cette microsociété, zoo, poly, pléio, méta et anthropomorphe qui possède ses us, coutumes et droits régaliens, ses codes, son é-èthos et son ét (h) ique (tte).
« Sauterelle s'approchait de la porte et relisait, tel un mantra, les mots écrits dessus Ne pas entrer. Ne pas frapper. Puis il frappait et entrait. »
Une fois à l'intérieur, les lois de l'hospitalité, celles de la Maison et de ses résidents – toujours en vase clos mais pas forcément communicants – ne sont plus si évidentes. Le danger pas là où on le panse. La blessure parfois accueillie comme une délivrance. Règles improvisées ou vieilles lunes, fam- ou fumeuses, précises ou floues, que nul n'est censé ignorer et qui justifient tout. Préjugés, opinions et autres gnons. Edits et constructions sapés à longueur de temps. Lieux dits ou tus - le Croisement, la Cage, le Sépulcre - maisons dans la Maison.
Une Maison dans laquelle le moindre geste - et avant tout se déplacer - relève d'une gageure ou révèle un talent. Dans laquelle il faut se servir de fauteuils, de béquilles, de « râteaux » à la place des doigts, de corsets en guise de colonne, prothèses plus fragiles que les membres manquants et donc plus précieuses à leurs yeux. Dans laquelle il ne s'agit pas de faire avec mais de faire sans. Dans laquelle la faiblesse, avouée et partagée, devient une force. Et l'enfermement une libération. Dans laquelle l'on peut se permettre de ramper, de se traîner, de ne pas être « en super forme ».
Une Maison dans laquelle l'on progresse entre les roulants et les marcheurs, les volants, les sauteurs, les tombants, les Egarés et les Séraphins. Une Maison dans laquelle vous seriez bien en peine, malgré l'évidence des handicaps, de deviner l'origine ou la nature véritables de chacun, l'horreur du vide qui les étreint, membre fantôme qui menace de les engloutir. Une Maison dans laquelle vous pressentez déjà sans bien saisir encore pourquoi ni comment, qu'une place vous attend.
Institution vétuste pour handicapés physiques, anachronique et isolée, séparée des tours uniformes par les ajours de ses grillages, se dresse « la Grise ». Aussi sombre pour ceux de l'Extérieur, qui la surnomment ainsi, que lumineuse - de ces clartés d'après la pluie, encore incertaines et capricieuses - pour ses pensionnaires, qui la nomment simplement « la Maison ». C'est Fumeur qui, le premier, nous introduit aux règles de son groupe en les transgressant, nous révélant ainsi le peu qu'il sait de l'histoire officielle et officieuse de la Maison. Une vie séparée, réglée, trop polie pour être entière.
En tiers justement, la vie des autres groupes. Au-delà des allées connues et tristement bornées propres à tous les établissements éducatifs, à toutes les institutions, spécialisées par défaut : les sentes interdites à ceux qui balisent, les fresques colorées des couloirs habités, les murs totalement recouverts de graffitis, inscriptions sibyllines qui (s) ourdent insidieusement, recouvertes de blanc, avant de (res) surgir victorieuses, révélations claquées comme des portes, que l'on lit à l'écart. Et, par-dessus tout, l'agitation de la Cafetière et des quartiers populaires.
Face aux Faisans auxquels Fumeur entend échapper, se dressent les Oiseaux, les Chiens et les Rats, leurs membres et leurs chefs - Vautour, Pompée, Roux et Putois - et surtout le Quatrième groupe à la tête duquel L'Aveugle - le Pâle, vampire et loup-garou - règne aux côtés de Sphynx, Lord, Noiraud, Bossu ou encore du Macédonien, métèque, pas vraiment citoyen au sein de cette microsociété, zoo, poly, pléio, méta et anthropomorphe qui possède ses us, coutumes et droits régaliens, ses codes, son é-èthos et son ét (h) ique (tte).
« Sauterelle s'approchait de la porte et relisait, tel un mantra, les mots écrits dessus Ne pas entrer. Ne pas frapper. Puis il frappait et entrait. »
Une fois à l'intérieur, les lois de l'hospitalité, celles de la Maison et de ses résidents – toujours en vase clos mais pas forcément communicants – ne sont plus si évidentes. Le danger pas là où on le panse. La blessure parfois accueillie comme une délivrance. Règles improvisées ou vieilles lunes, fam- ou fumeuses, précises ou floues, que nul n'est censé ignorer et qui justifient tout. Préjugés, opinions et autres gnons. Edits et constructions sapés à longueur de temps. Lieux dits ou tus - le Croisement, la Cage, le Sépulcre - maisons dans la Maison.
Une Maison dans laquelle le moindre geste - et avant tout se déplacer - relève d'une gageure ou révèle un talent. Dans laquelle il faut se servir de fauteuils, de béquilles, de « râteaux » à la place des doigts, de corsets en guise de colonne, prothèses plus fragiles que les membres manquants et donc plus précieuses à leurs yeux. Dans laquelle il ne s'agit pas de faire avec mais de faire sans. Dans laquelle la faiblesse, avouée et partagée, devient une force. Et l'enfermement une libération. Dans laquelle l'on peut se permettre de ramper, de se traîner, de ne pas être « en super forme ».
Une Maison dans laquelle l'on progresse entre les roulants et les marcheurs, les volants, les sauteurs, les tombants, les Egarés et les Séraphins. Une Maison dans laquelle vous seriez bien en peine, malgré l'évidence des handicaps, de deviner l'origine ou la nature véritables de chacun, l'horreur du vide qui les étreint, membre fantôme qui menace de les engloutir. Une Maison dans laquelle vous pressentez déjà sans bien saisir encore pourquoi ni comment, qu'une place vous attend.
« Bien sûr il était toujours possible de ne rien expliquer du tout, mais ce n'était que remettre les choses à plus tard. Car, à un moment ou un autre, on se heurtait aux conséquences engendrées par les non-dits et les incompréhensions. »
Lanterne chinoise, magnétophone, origami, comptoir et Festin nu. Cerf-volant jaune souriant, lieux défaits, lit commun, sacs de couchage souillés et encombrés. Du revers de la main ou d'une torsion de hanche, faire place nette et partie des meubles en deux temps trois mouvements. Capharnaüm et inventaire. Sandwichs et brioches, pains que l'on amasse et oublie dans les poches. Disparitions et apparitions inexpliquées. De victuailles, de jeux et d'instruments. Abondance frugale. Valeur d'usage et monnaie d'échange. De l'importance de ne pas manquer quand on a tout perdu.
Café et cigarettes. Potions, fioles et flacons étiquetés à l'emporte-pièce, médicaments, couteaux, cadeaux emprisonnés et autres objets « utiles à la vie domestique ». Pulls à motifs criards et perles aux couleurs de l'arc-en-ciel, lunettes et bandeaux, clochettes dans les cheveux ou mèches devant les yeux. Signes d'appartenance ou de distinction essentiels pour ces personnages mangatesques dont l'origine se trouve et se perd dans les dessins adolescents de Mariam Petrosyan. Héros soucieux de leur apparence, de leur identité et de leur rôle, sans cesse remis en cause.
Dans la Maison pas d'argent pour se distinguer. Pas d'uniforme pour niveler. Pas assez de jambes pour marcher au pas, de bras pour les tendre. Mais des liens, de suzeraineté, de fascination, d'amour ou d'amitié, qui unissent ses membres comme les doigts de la main qui manquent à certains. Se découvrir, avancer en terrain miné, faire preuve d'attention, montre d'em-, d'anti- et de sym-pathies sans contrepartie ni complaisance mais à condition. Comprendre et accepter de ne pas se fier à ses sens, aux apparences, à ce que l'on croit que les autres pensent.
« Dans les miroirs nous sommes toujours moins bien qu'en réalité, tu n'as pas remarqué ? »
« La Maison, c'est un petit garçon qui s'enfuit à travers des couloirs déserts, un petit garçon constamment couvert de bleus, qui s'endort pendant les cours et se voit affublé d'une multitude de surnoms. »
De l'autre côté du miroir, la crainte de l'identique, des aiguilles, des tac-tic de l'horloge. La perception aiguë du présent. La tentation de se projeter dans les gens ou les objets. La manie de les absorber ou de s'y fondre. In- ou ex-térieurs à eux-mêmes, im- et perméable aux autres, les habitants de la Maison, cœurs légers mais yeux de pluie, sont éternellement parcouru par les pensées, les frissons, que celle-ci leur inspire, corridors intérieurs logés en eux tels de silencieux ou bruissants – c'est selon, c'est cillant – et sémillants dédales. A l'envers de l'endroit, à l'intérieur de l'intérieur : la Forêt, sous couvert et bois, sur lit de feuille, dur et aveugle.
« Manœuvres dilatoires ». Prendre/perdre conscience/patience/possession de son temps/ses moyens. Pousser à/venir à bout pour de bon. S'organiser, échapper à la surveillance des adultes, de Requin et des éducateurs, des Araignées assistés de Futon. « Chars en cercle ! Chargez les armes ! Feu ! » Dé, ré et volutions à volonté, constructions de situations auxquelles participent, chacun à sa façon, tous les habitants de la Maison. Branle-bas de combat, suite dans les idées, réunions publiques et secrètes, prévues ou spontanées. Merveilles de dialogues et de réparties. Chefs-d'œuvre d'imagination, d'écriture et de concrétion. Subconscient libéré, improvisations.
Il faut voir « la Maison dans toute sa splendeur », quand elle tremble et s'ébranlent les portes et les chambranles sous les coups de théâtre et d'Etat permanents. Il faut imaginer le souk de la quatrième chambre, ses animaux peints, son gobelin, ses monstrueux et beaux occupants. L'un pleurant, l'autre riant sous cape ou pas cap, absorbé dans ses pensées l'alcool ou la fumée. Il faut voir L'Aveugle, flottant dans un pull trop grand, glisser dans l'embrasure, les pieds couverts de boue, du plâtre sur la joue et aux commissures. Il faut entendre l'extraordinaire, inénarrable, inépuisable Chacal Tabaqui dans ses œuvres, dans toute sa démesure, ses surgissements incessants mais toujours inattendus.
« Il était assis par terre avec une mine de déterré, les bras serrés autour d'une de ses béquilles. Je me posai à ses côtés. Il se moucha bruyamment et s'exclama, en détournant le regard : “Il faut avoir des nerfs d'acier avec vous...” »
Intermède. Voyage dans la Maison, érigée en capitale, dans le temps, les dimensions et la typographie. Courrier à première vue, expédié depuis le passé. Liste de noms qui s'allonge, se déguise et se révèle, se myth et myst qui s'y fie. Cynocéphales, poissons crossoptérygiens et lanthanosuchus, antilopes. Elephant. Sauterelle, Loup, Mort et Maure. Elan et Ralf le Noir, Sorcière et Crâne, Chenu. Sirène, Rate et Rousse. Moutons noirs, psychopathes et hystéro. Psychologie des fous, hallucinations, délires collectifs et contes à dormir debout, pour de rire ou qui font peur, pris au pied de la lettre ou au dépourvu.
La Maison a de nombreux commencements, tous mythiques. Malentendus et quiproquos, échos et ronds dans l'eau. Motifs, poncifs et trames. Espaces bouclés, temps circulaire. Improbables recoupements. Mondes parallèles qui débordent sur la narration. Maison-labyrinthe dans laquelle tout ce que l'on a vu/pu/cru voir inscrit à tort ou à raison, se perd, se crée et se transforme au fil des focalisations empêchant même en ayant parcouru de long en large ses chapitres, chambres et antichambres – de savoir ce qui existe/a/eu/lieu ou non. Noter, pour soi : la disparition du Quatrième récit de Tabaqui. Avec l'espoir de retrouver son journal au réveil.
Interzone. Phrases nominales, ellipses et élisions. Silences du récit c(h)oral. Dialogue des inconscients. Mémoire cryptique et allusions. Exhumée à et pour l'occasion. Chanson de la pluie, de geste et ballade des rois. Panique et exaltation. Pensée magique et ritualiste. Amulettes, superstition, ésotérisme, synode et syllogismes. Envoûtement et évitements. A nous comme à ses habitants - c'est tout un désormais - il faudrait un plan, arrondir les angles et omettre son côté mouvant. En vérité, sitôt ou si tard le lecteur pénètre-t-il dans cette forêt touffue qu'il est foutu. Pour le monde, pour l'Extérieur, pour la normalité dont celle-ci croit à tort détenir à tort les clés.
« “Ils grandissent, répliqua dédaigneusement Boiteux. Ils sont en train de devenir des merdes, comme nous. A ce mots les petits se rengorgèrent et rougirent de fierté : les grands les avaient comparés à eux !” »
Sincères et touchants, altiers et emphatiques, flambants, flambeurs et flegmatiques, épiques et flamboyants, gothiques et romantiques, hilarants, poignants, prophét- et poét-iques : tels tels sont les habitants de la Maison. On en oublierait presque. La tristesse et la souffrance qui les ont vu naître. La violence et le goût du sang qui nous sont devenus familiers. La peur ou l'étrangeté qu'ils peuvent inspirer à ceux de l'Extérieur. Si tant est qu'il faille une bonne raison, une justification, un mot d'excuse à leur présence.
Et puis quoi encore ? Si les acteurs de cette tragi-comédie veulent être pris au jeu et au sérieux, c'est que le quotidien au sein de la Maison, dont les clans désertent les classes et les cours, apparaît moins absurde que les manigances et lâchetés des adultes auxquels ils opposent leur mé- et leur défiance, leur morgue et leurs pourparlers. Une vie pleinement vécue, perçue, res- et pré-sentie comme telle sans vulgar- ni trivial- ité. Avec ses remords et ses regrets. La crainte, le refus, le désir. Du temps passé et à venir. De grandir, de partir, de quitter « cette enfance sauvage et libre ».
Quelque part à la jointure entre le monde de l'enfance et celui des adultes, carrefour et citadelle, se situe La Maison dans laquelle. Une Maison dans laquelle on dévore tout ce qui vient de l'Extérieur, sous, pop, contre-culture et sagesse antique. Dans laquelle on s'installe à demeure, ouvert à toutes les sollicitations. Livre-monde persistant, rétinien, de près d'un millier de pages qui contient sous sa couverture étoilée d'argent - ou de trous noirs selon l'éclairage - la matière de dix tomes, de cent vies et d'autant de visages qui se tendent, prêt à crier à qui veut les entendre les Lois de la Maison.
S'élever, se réunir, dire, échanger, rêver, comprendre, jouer, reconnaître les autres dans leur complexité. Affirmer ses choix comme si c'étaient les derniers. Se battre, lutter, ne pas se laisser réduire, enfumer, enfermer. Ne rien considérer comme perdu, acquis ou défendu.
Ne pas céder.
Ne pas se rendre.
Ne pas attendre.
Vivre ici et maintenant.
Ne jamais devenir patient.
« En devant "patient" un homme perdait son "moi" ; sa personnalité s'effaçait, ne demeurait que son enveloppe corporelle, animale, un mélange de peur et d'espoir, de douleur et de rêve. Nulle trace d'humain là-dedans. L'humain attendait, quelque part, au-delà des frontières de du patient, une possible résurrection. Et, pour l'esprit, il n'y avait rien de plus terrifiant que d'être réduit à un corps.»
Citations extraites de La Maison dans laquelle, @ Mariam Petrosyan et Monsieur Toussaint Louverture.
Crédit photos mises en scène @ Lou & Eric Darsan.
Crédit photos mises en scène @ Lou & Eric Darsan.
« COURAGE ! VITE ! LIBERTE ! »
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