Sous-titré l'histoire d'un moment, Infini est un excellent roman de Gabriel Josipovici dédié au son et aux bien entendants, mais pas seulement, traduit de l'anglais avec brio par Bernard Hoepffner et sorti chez Quidam le 7 janvier. Un récit à plusieurs voix au sein duquel le malentendu est fréquent et fait partie d'un jeu virtuose au rythme mesuré mais sûr, entraînant et réjouissant, érudit et intelligent. Une œuvre spirituelle et musicale qui frotte, qui pince, qui souffle et qui tape sur la corde sensible sans jamais rompre le fil d'un récit qui s'enroule et se déroule comme un clavier, ou une partition.
« Je lui demandais d'abord comment il en était venu à travailler pour Mr Pavone.
— J'ai entendu dire qu'il cherchait quelqu'un, dit-il.
— Comment en avez-vous entendu parler ?
— On entend. »
Histoire sans prologue ni épilogue, début ni fin, Infini est d'abord un dialogue, rapporté par le narrateur, avec Massimo, le majordome du compositeur Tancredo Pavone, au sujet de ce dernier. Tour à tour sur le ton de l'interview et le mode de l'interrogatoire (et vice et versa), le premier cherche à apprendre tout ce qu'il peut découvrir en théorie et en pratique de cet exubérant mais mystérieux artiste en dépit des précautions toutes rhétoriques de l'obséquieux second de celui-ci.
« — Continuez.
— Comment voulez-vous que je continue. »
Réglé comme du papier à musique, sonné, sommé de s'expliquer, le majordome prétend (feint peut-être, pour commencer) ne pas comprendre les questions les plus élémentaires, qu'il interroge sans point (de non-retour) et à toute fin (de non-recevoir). Tant et si bien que le doute instillé et le suspens distillé par ses dénégations nous amènent à nous demander si c'est par fidélité ou culpabilité que le confident de Pavone se montre à la fois si conciliant et si fuyant. Comme s'il s'agissait de gagner du temps, à la manière d'un Bartleby, d'un Roger Verbal Kint, ou d'un Liev que l'on aurait levé et qui tenterait de se tirer de ce mauvais Pas.
« La leçon fondamentale de l'histoire, Massimo, a-t-il dit, est que personne n'apprend jamais les leçons de l'histoire. Mais comme personne n'apprend jamais les leçons de l'histoire, ils n'apprennent pas non plus cette leçon-là. »
En attendant de faire (ou non) toute la lumière sur cette affaire, tous les chemins mènent à Pavone. Aristocrate sicilien installé au nord du forum romain, « ligne de démarcation » entre un Orient lointain et cet Occident qui le désole, qu'il dénonce et décrit de toute éternité comme propre sur lui mais sale de l'intérieur, bourgeois et plébéien, vénal et grégaire, jouisseur et inconstant, l'artiste, par la bouche de son serviteur, se distingue à la fois par son atemporalité et son désintéressement, par un regard lucide et grave, aigu sans être obtus, détaché mais conscient, sur son temps.
« Si vous ne connaissez pas la différence entre un métier et une vocation, a-t-il dit, vous ne savez pas ce que signifie être un artiste. Très peu d'artistes savent ce que signifie être un artiste. Ils veulent qu'on les prenne en photo afin d'exhiber leur nez. Mais nous avons tous un nez, a-t-il dit, et peu de gens sont des artistes. De véritables artistes. »
De fait, si l'indépendance intellectuelle, professionnelle et financière de ce maître si spécial — qui l'emploie mais refuse d'être appelé maestro et rejette les courtisans et journalistes — se traduit d'abord paradoxalement par son attachement à la question du port, de l'allure, du vêtement, des chaussures, ce n'est pas en vertu de l'opinion — publique ou privée — d'autrui mais de l'influence particulière de la tenue, de l'hygiène et du climat sur le tempérament et donc sur ce que l'on crée. Toutes considérations inactuelles derrières lesquelles, l'on retrouve le romantisme de Kleist mais aussi, comme sous le sabot d'un cheval, l'ombre de Nietzsche, son lyrisme, le refus du nihilisme et de « l'esprit du ressentiment ».
« Ordre et travail. Voilà les clés. Bien entendu, a-t-il dit, sans une réorientation radicale du moi telle que je l'ai expérimentée au Népal, ni ordre ni travail assidu ne porteront leurs fruits. Ce serait une parodie, une insulte. Mais, étant donné une telle réorientation, seuls l'ordre et le travail porteront leurs fruits. »
Par-delà bien et mal mais contre l'antiquité, la Renaissance et tout « impératif culturel », l'on découvre comment Pavone entrevoit l'univers du son, du piano et de la composition. Au bout de quelques pages seulement et en moins de mots qu'il ne faut pour le dire habituellement, l'exigeant et virulent soliste taille un costume sur mesure à tous les compositeurs des temps révolus — de Wagner à Strauss, en passant par Mahler, Schumann, Wolf, Brahms, Nono, Berio, Britten, Bussoti – présents et à venir. (Artistes et notions que l'on a pu rencontrer et que l'on retrouvera avec plaisir dans le tome I, dans le tome II, et bientôt dans le tome III des passionnantes, érudites mais abordables Musiques savantes de Guillaume Kosmicki qui font également une large place à la composition.)
En attendant de faire (ou non) toute la lumière sur cette affaire, tous les chemins mènent à Pavone. Aristocrate sicilien installé au nord du forum romain, « ligne de démarcation » entre un Orient lointain et cet Occident qui le désole, qu'il dénonce et décrit de toute éternité comme propre sur lui mais sale de l'intérieur, bourgeois et plébéien, vénal et grégaire, jouisseur et inconstant, l'artiste, par la bouche de son serviteur, se distingue à la fois par son atemporalité et son désintéressement, par un regard lucide et grave, aigu sans être obtus, détaché mais conscient, sur son temps.
« Si vous ne connaissez pas la différence entre un métier et une vocation, a-t-il dit, vous ne savez pas ce que signifie être un artiste. Très peu d'artistes savent ce que signifie être un artiste. Ils veulent qu'on les prenne en photo afin d'exhiber leur nez. Mais nous avons tous un nez, a-t-il dit, et peu de gens sont des artistes. De véritables artistes. »
De fait, si l'indépendance intellectuelle, professionnelle et financière de ce maître si spécial — qui l'emploie mais refuse d'être appelé maestro et rejette les courtisans et journalistes — se traduit d'abord paradoxalement par son attachement à la question du port, de l'allure, du vêtement, des chaussures, ce n'est pas en vertu de l'opinion — publique ou privée — d'autrui mais de l'influence particulière de la tenue, de l'hygiène et du climat sur le tempérament et donc sur ce que l'on crée. Toutes considérations inactuelles derrières lesquelles, l'on retrouve le romantisme de Kleist mais aussi, comme sous le sabot d'un cheval, l'ombre de Nietzsche, son lyrisme, le refus du nihilisme et de « l'esprit du ressentiment ».
« Ordre et travail. Voilà les clés. Bien entendu, a-t-il dit, sans une réorientation radicale du moi telle que je l'ai expérimentée au Népal, ni ordre ni travail assidu ne porteront leurs fruits. Ce serait une parodie, une insulte. Mais, étant donné une telle réorientation, seuls l'ordre et le travail porteront leurs fruits. »
Par-delà bien et mal mais contre l'antiquité, la Renaissance et tout « impératif culturel », l'on découvre comment Pavone entrevoit l'univers du son, du piano et de la composition. Au bout de quelques pages seulement et en moins de mots qu'il ne faut pour le dire habituellement, l'exigeant et virulent soliste taille un costume sur mesure à tous les compositeurs des temps révolus — de Wagner à Strauss, en passant par Mahler, Schumann, Wolf, Brahms, Nono, Berio, Britten, Bussoti – présents et à venir. (Artistes et notions que l'on a pu rencontrer et que l'on retrouvera avec plaisir dans le tome I, dans le tome II, et bientôt dans le tome III des passionnantes, érudites mais abordables Musiques savantes de Guillaume Kosmicki qui font également une large place à la composition.)
« Cage m'a dit : C'est une pièce que j'aurais aimé avoir écrite si seulement j'y avais pensé. »
Tancredo Pavone's Six Sixty-Six from "Infinity The Story of a Moment"
Tancredo Pavone's Six Sixty-Six from "Infinity The Story of a Moment"
Sage et érudit, péremptoire et emporté, Tancredo Pavone s'illustre dans les propos souvent outranciers qui lui sont attribués par une justesse et une démesure qui contrastent avec l'ignorance (réelle ou prétendue) et les approximations de son confident. Ses réparties, souvent drôles et toujours bien senties, qui rappellent celles d'un Artaud ou d'un Dali, ne manquent ni de piques ni de piquant, ainsi lorsqu'il mesure le talent à l'aune de l'initiale et des proportions auriculaires. A la fois timbré et plein de hauteur, habité en somme, parfois à son corps défendant, par tout ce qu'il a entendu et laissé entendre, Pavone se distingue par l'intensité, c'est-à-dire par la force, de ses fulgurances mais aussi par la portée de celles-ci qui, sans jamais craindre la contradiction, s'inscrivent dans la durée.
« — Mais il a continué à composer au piano ?
— Au piano ?
— Oui.
— Je ne comprends pas la question ».
Pas à pas, entre destinée et synchronicité, au gré d'aller et venues dans le temps et dans l'espace, avec pour métronome la présence d'esprit du narrateur et la mémoire ou l'imagination du majordome, l'on progresse ainsi avec pudeur et retenue à la découverte de l'univers de l'extravagant Pavone. La figure de celui-ci, solitaire par choix autant que par nécessité, se révèle indissociable de la vaste galerie de ses contemporains, personnages plus truculents les uns que les autres qu'il a fréquenté et qui ont réellement existé : « Le grand bouddhologiste Tucci », « Mme Pierre Jean Jouve » mais aussi et surtout la figure de Michaux, belle et juste. Et d'autres qui apparaissent en filigrane à l'esprit du lecteur, comme celle de Glenn Gould, évidemment.
Glenn Gould, J.S.Bach's Partita #2 (Extrait du documentaire "The art of Piano")
« Seul un gorille a la force d'attaquer un piano comme il devrait être attaqué, a-t-il dit, seul un gorille possède une énergie suffisamment sans inhibitions pour défier le piano comme il devrait être défié. C’est quand j’ai réalisé cela, a-t-il dit, que j’ai pris soin d’aller étudier le gorille en Afrique »
De Rome où Pavone s'est retiré aux routes de Campanie sur lesquels il aime à penser et à converser, de Vienne où il dit avoir fui Scheler, au Népal où il aurait trouvé sa voie, un sens à sa vie et à sa musique, en passant par Monte-Carlo et l'insaisissable cour de St James et le territoire des Ifés qui le fascine, nous suivons avec le majordome le parcours du compositeur. Un voyage musical qui systématiquement, se transforme en un périple surréaliste et ethnographique – c'est tout un, à la fois tout loin et tout proche, l'on songe à Breton, à Artaud, à Michaux évidemment – en un combat épique contre les « sons de salon » pour une musique à la fois savante et dansante, sacrée et profane.
De Rome où Pavone s'est retiré aux routes de Campanie sur lesquels il aime à penser et à converser, de Vienne où il dit avoir fui Scheler, au Népal où il aurait trouvé sa voie, un sens à sa vie et à sa musique, en passant par Monte-Carlo et l'insaisissable cour de St James et le territoire des Ifés qui le fascine, nous suivons avec le majordome le parcours du compositeur. Un voyage musical qui systématiquement, se transforme en un périple surréaliste et ethnographique – c'est tout un, à la fois tout loin et tout proche, l'on songe à Breton, à Artaud, à Michaux évidemment – en un combat épique contre les « sons de salon » pour une musique à la fois savante et dansante, sacrée et profane.
Gardien de porte, Ifé VIIème siècle (National Museum de Lagos).
« L'oreille intérieure, Massimo, voilà ce qu'il faut cultiver, l'oreille intérieure et la vision intérieure. »
Et cependant, parce qu'il est question d'espace et de geste, de synesthésie et de cénesthésie, de la vue et de l'ouïe, de l'évocation et de la sensation, de passerelles entre les arts, ici tout est question d'intérieur. « De paix intérieure et de temps intérieur ». De propreté intérieure. D'oreille intérieure. D'espace intérieur, enfin. C'est seulement ainsi, nous enseigne Tancredo Pavone, par l'entremise de son suivant, que l'on peut devenir un homme ou une femme du monde, cesser de tourner en rond, et être partout à sa place au cœur du grand tout. Entre l'ordre et le chaos, le dépouillement et l'ornement, apparaissent dans toute leur vérité, leur beauté, leur mystère et leur authenticité, l'importance de l'inconscience, du souffle et de l'inspiration, des femmes, du son et, plus que de la transcendance, celle de la transformation.
Giacinto Scelsi: Quattro Pezzi per Orchestra (1959)
« Il m'a dit : Massimo, le plus important dans la vie est de savoir ce que l'on veut faire puis de le faire. »
Bientôt les éléments biographiques se mettent en branle, se rassemblent sous l'impulsion du narrateur, éveillant et satisfaisant successivement la curiosité du lecteur qui tente de les assembler, de les démêler pour pouvoir vainement dessiner des contours rassurants. Ceux d'une vie qui s'affirme linéaire au travers des grandes étapes que sont le séjour à Vienne, au Népal et au Nigéria mais dont la relation, répétée, cyclique, qui progresse par spirales et paliers. Comme s'il fallait jouer toutes les notes de la gamme avant de pouvoir rejouer une seule d'entre elle ainsi que dans la musique sérielle. La relation d'une vie qui passerait presque pour de la retape si, performance d'acteur, mensonge, fascination ou méthode Coué, le majordome ne paraissait si convaincu par sa véracité et si nous n'étions si happés par la vérité qui s'en extrait.
Giacinto Scelsi : Suite N° 8 "Bot-Ba" (1952), per pianoforte.
An evocation of Tibet with its Monasteries on the high mountains
« La plupart de ceux que l'on voit autour de soi tous les jours, Massimo, a-t-il dit, ont été ainsi annihilés. Ils ont été lobotomisés. Ils ont été châtrés. Par leurs parents. Par leur éducation. Par leur épouse. Par leurs amis. Par leurs employeurs. Tel est le monde dans lequel nous vivons, Massimo, a-t-il dit. Il nous faut le reconnaître pour ensuite nous élever au-dessus de lui. »
Peu à peu d'ailleurs les digues du majordome lâchent, cèdent, et sa parole se déverse, se déploie, prend son envol et s'impose, dispose, d'elle-même — dans un élan qui s'affranchit du narrateur, du lecteur même, auditeurs attentifs — les éléments du récit, de tête et à capela, progresse en continu, digresse au besoin, mais ne s'arrête plus, jamais. Comme pour retenir le souvenir, et avec lui le lecteur qui continue de le suivre malgré ce changement de rythme qui l'entraîne dans un récit de forme plus classique dont on ignore étrangement la destination. La santé de Pavone s'altère, au contraire de sa musique, tandis que les contretemps et contrepoints qui ont marqué sa vie et reviennent sans cesse, comme une mélodie, se teintent d'une patine de mélancolie et de sagesse.
Jonathan Harvey, Body Mandala (2006)
« Le protagoniste de ce roman est fondé librement sur le compositeur italien Giacinto Scelsi (1905-1988). L'auteur aimerait remercier la fondazione Isabella Scelsi, Rome, de l'avoir autorisé à incorporer des fragments de Scelsi dans ses écrits ».
Cet éclairage, en conclusion du récit, ne saurait évidemment suffire à résumer le tour de force, de main et de passe-passe de Josipovici qui pour son « Goldberg : Variations » (Quidam, 2014) s'était calé sur l'œuvre de Bach pour asseoir son récit, procédant ainsi à une habile mise en abyme qui interrogeait déjà les thèmes les plus divers à travers celui de la création. Ici c'est à la citation (A la citation de citation de citation, « Michaux a-t-il dit […] m'a dit un jour : Tous les artistes sont des cannibales, et plus l'artiste est grand, plus grand est le cannibale ».) procédé amplement utilisé en musique — par et surtout de Bach plus que par Scelsi — à laquelle recourt Josipovici. Ce qui ferait presque oublier la dédicace et l'avis, en quatrième de couverture, de Jonathan Harvey, si elles n'ouvraient et refermaient discrètement le livre sur la vie de cet autre compositeur dont les confluences — le bouddhisme, l'interprétation du Quatuor Arditti — viennent, comme en résonance avec celle de Giacinto Scelsi, compléter l'existence réellement rêvée ou rêveusement réelle du Tancredo Pavone composé par Gabriel Josipovici.
« un son rond qui vient voir, flotte, puis disparaît » (Quidam)
« Tous ceux qui interprètent mon œuvre, Massimo, doivent être pareils à une extension de moi-même. »
Sous ses dehors lisses, Infini, l'histoire d'un moment, est un monument à l'architecture riche et complexe, à l'image du symbole mathématique qui lui donne son nom, ∞, cercle vrillé, « huit couché sur le côté », octave étendue à l'instar de la tessiture de Josipovici qui prend corps et cordes à son arc vocal dans ce récit à deux mains, vingt doigts et quatre voix, rejoints par une infinité d'autres. Un roman qui nous invite, plus qu'à partager la vie et la vision d'un artiste — « singulier » certes, « mais pas inhabituel » dans la mesure où il tend à et vers l'universel — à pénétrer in vivo les arcanes d'un archétype (Pavone signifie "paon", tandis que Tancrède se compose étymologiquement aux notions de "pensée" et de "conseil").
« Quand nous mourons, Massimo, a-t-il dit, il suffit de dire que nous avons été nous-mêmes et personne d'autre. Si on est vraiment soi-même, a-t-il dit, on parle pour tout le monde. »
Hymne à la joie, à l'amour et à l'harmonie, à la liberté d'expression et de création, à l'impulsion et à l'émerveillement, Infini se dresse comme un fluide et joyeux rempart contre les méfaits de l'éducation, de l'autorité, de l'illusion, de l'ignorance et de la peur auxquels Pavone et sa suite adressent de jolis pieds de nez. Un parfait et complet recueil d'aphorismes antiques, bouddhiques, tantriques et chamaniques, dont on serait tenté de tout recopier, tel quel, intégralement, de ne rien toucher, de ne rien relier, mais de tout relire, même pas pour s'en imprégner, juste pur faire écho à ce que nous ressentons, pensons et pressentons, tant cela nous parle, tant cela est évident, tant tout est là, ici et maintenant, qui s'offre à la contemplation, à la méditation, à la lecture et à l'écoute dans un éternel présent contenu tout entier dans l'histoire d'un moment.
Quel travail sur cette chronique!
RépondreSupprimerBravo.
Merci!
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