Comment se (re)joue l'histoire de la conquête, des colonies, des règlements de compte, des injustices. Comment se (dé)noue celle d'un homme joué, qui tente de se libérer du joug, et ses proches avec lui qui. Cavale et trace d'un chemin dessiné par ses pas. Pas coupable, pas vu pas pris, pas content mais capable, donc dangereux. L'histoire de Ned Kelly, Marie-Eve De Grave, gravures de Jean-Jacques de Grave, Hélium. Sortie le 18 octobre 2017. L'histoire illustr(é)e de Ned Kelly, fils de colons irlandais, né en Australie de père bagnard esclave des anglais, de mère libre, et de pairs bushrangers.
« L'Outback. Le Far West de l'hémisphère sud. Ici se croisent bagnards, chercheurs d'or, bandits, prospecteurs, aborigènes et officiers de police ; Les Britanniques y règnent en seigneurs et mènent la vie dure aux convicts, proscrits et exploités de l'ombre. C'est ici, dans ce faux pays de cocagne, que la légende Kelly commence. »
Graine de bandit, de maquis, l'esprit encore en germe, héros à dix ans, condamné – à tord et d'avance sans pouvoir s'ex-pliquer/-cuser – par la justice expéditive du cogne – juge et parti(e) à la fois – à trois ans de prison quand il n'en a pas quinze. A sa sortie, entouré de vendeurs de bétails et trafiquant de chevaux, tous plus voleurs les uns que les autres, Ned Kelly, qui travaille dans une scierie, touche du bois. L'irruption de Fitzpatrick, l'agent du district, alcoolique, harceleur, menteur et revanchard pris en flag et à défaut, change de nouveau la donne, met la mère aux arrêts et la tête des frères à prix.
Graine de bandit, de maquis, l'esprit encore en germe, héros à dix ans, condamné – à tord et d'avance sans pouvoir s'ex-pliquer/-cuser – par la justice expéditive du cogne – juge et parti(e) à la fois – à trois ans de prison quand il n'en a pas quinze. A sa sortie, entouré de vendeurs de bétails et trafiquant de chevaux, tous plus voleurs les uns que les autres, Ned Kelly, qui travaille dans une scierie, touche du bois. L'irruption de Fitzpatrick, l'agent du district, alcoolique, harceleur, menteur et revanchard pris en flag et à défaut, change de nouveau la donne, met la mère aux arrêts et la tête des frères à prix.
« Ma terre est un décor de western. J'aime y chevaucher, de jour comme de nuit. Aujourd'hui ma fin approche mais je n'ai peur de rien. Je suis entré dans l'histoire. »
Cent puis deux mille puis huit mille livres, et combien d'écrits depuis. Pour dire l'injustice faite en Australie commeaux Etats-Unis, d'Amérique et d'Europe. Aux pauvres par les riches et leurs chiens de garde. A Billy the Kid, aux frères James, à la bande à Bonnot. Ne jamais pouvoir se (re)poser, s'expliquer. Faillir être flingué, tir-é/-er à vue, toujours. Alors, répliquer faut de mieux, le doigt sur la gâchette/dans l'engrenage. Se constituer en bande, organisés plutôt que prisonniers. Adopter des codes : non-violence, calme et partage équitable.
« Une pluie d'arrestations a commencé. Tous ceux qui nous connaissaient de près ou d loin étaient systématiquement arrêtés ou emprisonnés. En prime, l'Etat leur confisquait leur terre pendant six mois. Devant ces mesures radicales, certains ont commencé à protester et à nous soutenir. Les rangs de nos partisans grossissaient. Savoir qu'on n'est plus seul donne des ailes. »
Avec le meurtre et la prise en otage de plusieurs policiers, la neutralisation des télégraphes, la lettre de Jerilderie qui dénonce l'oppression, l'aventure prend un tour ouvertement politique. Sur le grand chemin des bandits, les partisans se multiplient, poursuivis au même titre et à mesure que ceux-ci leur restituent l'argent volé par les banques et détruisent reconnaissances de dettes et titres de propriété. On devine la fin : tricks et traques, le siège et l'assaut final par des cognes en surnombre qui réduisent la bande à Ned, arrêté et condamné à la pendaison malgré les quatre armures conçues pour résister aux balles et les 32 000 demandes de grâce en sa faveur.
« C'est une belle histoire, une danse joyeuse et noire. Sa dernière danse de graveur. Sans doute la plus moderne (…) Mon père, c'est Clint Eastwood avec une gouge en guise de revolver. C'est Mick Jagger en pull marin. C'est un héros invisible et magnifique qu'on pourrait croiser au coin de la rue, à condition d'ouvrir très grand les yeux. »
En guise de fin et de parallèle à ce roman graphique, social et politique, vif et poétique, qui rend justice et parole à Ned Kelly, en plus d'une chronologie des faits d'armes de celui-ci, un très beau texte retrace l'histoire et les histoires du père de l'auteur, de s-/c-es gravures créées trente ans avant l'écriture et la composition de ce bel ouvrage épique et typographique.
Un ouvrage découvert et exploré dans la lignée du Pas Billy de Julien d'Abrigeon et de La véritable histoire de Billy the Kid, de Pat Garrett. A, et en même temps que, la belle librairie café Les Rebelles Ordinaires.
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