vendredi 1 mai 2015

Nota Bene – Le Voyage Céleste Extatique, Clément Vuillier



Après vous avoir présenté en décembre l'excellent Vous êtes tous jaloux de mon jetpack de Tom Gauld, j'ai le plaisir de vous présenter aujourd'hui Le Voyage Céleste Extatique de Clément Vuillier, sorti le 24 avril aux éditions 2024. 

 On voyage toujours un peu dans ou avec les ouvrages de 2024, à travers le monde, l'espace, le temps et les genres, la 3d, la couleur ou le noir et blanc — que ce soit avec the famous Jim Curious, Quasar contre Pulsar ou encore les Des-agréments d'un voyage d'agrément, mais aussi avec les livres de Clément Vuillier, d'E=MC2 à Nous partîmes 500 sorti en octobre dernier et qui a donné lieu à une très belle exposition.


Dans la lignée des précédents, en toujours plus beau et toujours plus grand, Le Voyage Céleste Extatique reconstitue l’œuvre d'Athanasius Kircher, jésuite allemand de la Renaissance, « génie précurseur et cancre illuminé », à travers six chapitres introduits par quelques courtes pages de textes et surtout de magnifiques illustrations qui en constituent l'essentiel. Au seuil de chacun des six chapitres qui composent le Voyage, un premier schéma conique indique notre localisation au sein du livre (ex : I) tandis qu'un second dessine notre trajectoire à la manière d'une carte des étoiles, ou lunaire, c'est selon (ex : I -15, I -16 […] I -31), illustrant le petit texte d'introduction aux magnifiques illustrations qui suivent et se présentent comme autant d'étapes dans ce voyage.


Des « Prolégomènes », porte d'entrée où l'invitation au voyage se fait pressante, au « Retour » qui, on s'en doute, ne laissera pas le voyageur indemne ou, du moins, indifférent, Clément Vuillier nous entraîne au gré de grottes, rochers, quasars, trous noirs et météores, à travers les multiples et étranges paysages labyrinthiques, enneigés, désertiques, caverneux et galactiques qui constituent son univers, celui de Jean et Cosmiel et désormais le nôtre. Un voyage initiatique « à l'intérieur de la terre », « sur la lune », « dans l'espace » en passant par le Soleil et Pluton, qui illustre parfaitement cette réflexion sur le doute, la foi, le hasard et la contingence, les croyances et la science, sur l'infiniment grand et l'infiniment petit, le temps, la distance, l'existence, la place relative de tout cela au sein d'une création tout entière réunie au cœur d'une terre creuse, théorie fumeuse devenue pour l'occasion révélation.


Une réflexion là encore d'actualité quand fondamentalistes de tous poils, chrétiens ou musulmans, n'hésitent pas à réaffirmer que la terre est plate, et que la musique et les femmes sont l’œuvre, c'est selon, du sheitan ou de satan. Mais il s'agit surtout d'un ouvrage imaginaire et poétique visuellement extatique en vérité pour lequel je remercie les éditions 2024 — et plus particulièrement Olivier pour m'avoir exceptionnellement fait parvenir les épreuves — et que je vous invite à vous procurer sous la forme d'un très beau livre toilé célestement réalisé dont 2024 a le secret. Un ouvrage que vous pourrez également découvrir à l'occasion de son vernissage le 12 mai à Paris. 

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